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Banishers: Ghosts of New Eden: que vaut le nouveau jeu vidéo du studio français Don't Nod?

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Nouvelle pépite du studio parisien quelques mois après Jusant, Banishers: Ghosts of New Eden est une aventure fantastique sur fond de choix et de sens de la vie (et de la mort).

Faire des choix et s’y tenir. C’est le difficile dilemme de Banishers: Ghosts of New Eden qui sort ce mardi 13 février. Derrière des jeux comme Life is Strange, Remember Me ou Jusant, Don't Nod nous a habitués à ce que l’histoire soit au cœur de ses oeuvres bien avant toute notion de gameplay, de performances visuelles ou d’ajouts technologiques dernier cri.

Un bon jeu doit avant tout être un jeu bien écrit pour le studio parisien. Et le tout frais Banishers: Ghosts of New Eden respecte le principe à la lettre.

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Colonisation, amour et surnaturel

Très attendu depuis sa présentation l’an dernier, le jeu raconte l’histoire de Red mac Raith et Antea Duarte, couple de "bannisseurs" chargé d’éliminer les fantômes dans une Nouvelle-Angleterre fictive (mais non loin de Boston) à la fin du 17e siècle alors que les colons anglais tentent de prendre leurs quartiers dans des zones frappées de malédiction. Mais rien ne se déroule comme prévu, à grand renfort de morts, de mystères et surtout d’une ville de New Eden hantée par une créature, le Cauchemar. Et c’est cette dernière qui vient bouleverser la donne en tuant Antea.

Les deux "bannisseurs" se retrouvent alors face à un dilemme: devenue elle-même un fantôme qu’elle pourchassait, Antea doit-elle être sacrifiée par son amant, l’aider dans sa mission de protéger les vivants ou bien disparaître? Et lui, doit-il renoncer à son amour, l’aider à retrouver la paix de l’âme ou tenter de la faire revenir à la vie? Toute l'essence du jeu est là, dans le choix que le joueur doit faire pour décider du sort d’Antea. Un choix qui va guider tout le périple pour sauver New Eden et peut-être aussi la jeune femme.

Ce jeu d’action et de rôle permet d’incarner alternativement Red et Antea. Chacun possède des attributs propres: le combat à l’épée ou au fusil et le pouvoir de bannissement pour lui. Des pouvoirs mystiques et la possibilité de voir l’invisible tout en combattant aux poings pour elle. Un plaisant mélange d’approche historique sur la colonisation britannique et ses dégâts, de surnaturel, d’amour sans limites et de décisions.

L’heure des (bons) choix

Si vous avez des états d’âme, ce ne sera pas forcément le jeu idéal pour vous. Car le but de Banishers est avant tout de faire des choix. Dès le début du jeu, le joueur se fixe une mission: sauver Antea au prix de nombreux sacrifices humains, la bannir et la laisser souffrir pour l’éternité, ou bien choisir de l’élever en lui accordant la paix éternelle une fois la quête du couple accomplie. Écouter son cœur ou sa raison. Et tout découlera ensuite de cette décision initiale, les fantômes bannis comme les vivants possiblement tués.

Banishers: Ghosts of New Eden
Banishers: Ghosts of New Eden © Capture d'écran en jeu
Car c’est aussi avec les tourments du joueur que s’amuse Don't Nod dans ce jeu "qui s’est un peu cherché avant de trouver l’équilibre quasi parfait qu’on attend d’une telle œuvre d’aventure", confiait à Tech&Co Philippe Moreau, le directeur créatif du jeu.

"On a fait pas mal d’itérations au fur et à mesure des années pour que notre jeu soit toujours de meilleure qualité". Il ne s’agit pas seulement de spectres et esprits à éliminer. Banishers repose sur les interrogations de tous les instants, des choix à faire qui auront un impact sur la relation entre les deux protagonistes et le sort d’Antea.

La hantise va se saisir des joueurs à tout instant. Cette hantise des personnages croisés et malmenés à éliminer. La hantise aussi de ne pas tenir sa promesse à Antea jusqu’au bout, car il faut à chaque fois décider d’éliminer un fantôme ou un humain en toute conscience. Banishers nous interroge ainsi sur le bien-fondé de nos décisions, de nos émotions aussi.

Une allégorie de l'amour et ses questionnements

Le nouveau titre de Don't Nod est une ode à l’amour, violent et tourmenté, et à ce que chacun est prêt à faire pour le chérir. Chasser les fantômes du passé, parcourir des terres désertes pour se trouver et comprendre, renvoyer ses vieux démons, compatir ou réagir violemment, pardonner: le jeu et ses enquêtes à résoudre ne sont finalement qu’une allégorie du couple et de l’amour.

Banishers: Ghosts of New Eden
Banishers: Ghosts of New Eden © Don't Nod

Banishers: Ghosts of New Eden est une réussite visuelle avec des décors à couper le souffle, portée par une histoire prenante et bien écrite, des personnages attachants. On lui pardonnera le côté un peu raide du gameplay (pas de possibilités d’aller partout où on veut, comme on veut; des personnages aux attitudes et gestes un peu robotiques qui manquent de souplesse) et des zones vastes dans lesquelles on peut se perdre sans réellement de but.

L’investigation, les phases du combat, l’exploration et surtout l’atmosphère du jeu en font une petite perle française rafraîchissante à ne pas manquer, fidèle aux premières impressions qu’elle avait laissé entrevoir et qui va ravir les amateurs du genre.

Melinda Davan-Soulas