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Avec la sortie de son remake, Resident Evil 4 rappelle pourquoi il a marqué une génération

Sorti en 2005, Resident Evil 4 a marqué son époque en renouvellant le jeu vidéo d'horreur et d'action. Il revient dans une version plus belle, plus prenante, et toujours stressante.

Quand un nom résonne même dans les têtes de ceux qui n’y ont pas joué, c’est qu’il atteint une certaine notoriété. Resident Evil est de ceux-là. Jeux emblématiques des années 1990 avec leurs attaques de zombies, leurs habitants infectés, leurs villes et villages sombres et inquiétants, les épisodes de la saga ont révolutionné, voire peut-être tout simplement posé les marques des jeux d’horreur et de survie (survival horror).

Et parmi tous, Resident Evil 4 fut sans doute le plus emblématique. En 2005, son éditeur Capcom voulait quelque peu renouveler le genre en transposant l’action, non plus à Raccoon City, lieu d’action de nombreux épisodes, mais dans un village espagnol. Devenu agent du président des États-Unis, Leon Kennedy est missionné pour aller sauver la fille de ce dernier, Ashley Graham, enlevée et séquestrée par une secte, Los Illuminados.

Comme souvent dans Resident Evil, rien ne se passe facilement et le héros fait face à des êtres étranges, infectés par un parasite (Las Plagas) qui les prive de volonté et les transforme en monstres hostiles.

"Un jeu qui a marqué une génération"

"C’est un épisode qui a véritablement révolutionné la licence. C’est toujours un jeu de survival horror, mais il va aller beaucoup plus vers l’action. C’est un jeu qui a marqué toute une génération de joueurs", explique Carole Quintaine, créatrice de contenus spécialisée dans le jeu vidéo et notamment sur la licence Resident Evil.

Resident Evil 4
Resident Evil 4 © Capcom

Apparu sur GameCube à sa sortie, le titre japonais veut profiter de la nouvelle puissance de la console Nintendo pour offrir une expérience plus complète et plus ambitieuse que les titres de l’époque. Le jeu de Capcom a mis longtemps à sortir. Annoncé au début des années 2000, il a connu de multiples scénarios, styles et orientations.

Shinji Mikami, son créateur (dont ce sera le dernier épisode de la saga) a fait annuler plusieurs versions, dont l’inspiration penchait trop du côté d'autres titres à la mode et notamment du Silent Hill de Hideo Kojima, avant d’aboutir à un jeu qui allait inspirer d’autres titres à l’avenir.

Car Resident Evil 4 a apporté son lot de nouveautés, comme une façon de suivre le héros caméra à l’épaule dans ce jeu de tir à la 3e personne. On trouvait aussi les QTE (Quick Time Event) qui consistaient à appuyer sur un bouton de la manette au bon moment pour déclencher une action contre un ennemi, un modèle largement répandu par la suite.

Plus dynamique que ses prédécesseurs, le titre joue aussi sur la montée en puissance des adversaires, souvent plus nombreux grâce aux performances de la GameCube, puis de la PlayStation 2 sur lequel il arrivera quelques mois plus tard. L’effet est immédiat sur les joueurs et le succès au rendez-vous.

Plus beau, plus délicatement effrayant

Y avait-il vraiment besoin de faire un remake de ce Resident Evil 4 (disponible ce 24 mars) au risque de le sortir de la douceur de notre mémoire? Comme souvent avec les anciennes gloires qui subissent des liftings (Dead Space, The Last of Us Part 1), le souvenir que l’on avait en tête reste intact face à la beauté des images refaites de A à Z. Et malgré cette refonte, l'effet "madeleine de Proust" fonctionne toujours.

Ce Resident Evil 4 reste toutefois fidèle à ses origines. "Le jeu a été totalement refait et c’est un remake qui est quasiment parfait", résume Carole Quintaine qui a multiplié les streamings du jeu sur sa chaîne.

"On y retrouve vraiment toute l’essence du jeu de 2005, mais évidemment en plus moderne, notamment sur le gameplay (la jouabilité, ndlr)." Capcom a ainsi sublimé l’aspect visuel du jeu en refaisant toutes les images. "On les reconnaît sans les reconnaître tant la construction est différente", admet-elle. "On a énormément de choses en plus". A cela s’ajoute un travail sur l’ambiance sonore qui va faire pousser encore plus de cris et sursauter les joueurs. De quoi renouer facilement avec ses souvenirs d’antan.

La nouvelle version 2023 de Resident Evil 4
La nouvelle version 2023 de Resident Evil 4 © Capcom

Les développeurs ont apporté au jeu davantage d’infiltration pour s’approcher de ses ennemis avant de les attaquer. Certaines séquences, qui n’existaient pas dans la version initiale, ou qui étaient jouées avec un autre personnage, ont cependant été modifiées pour donner plus de rythme à l’histoire.

Et le nombre de QTE, moins en vogue, a également été réduit. "Il y a une dimension survie plus importante, on doit apprendre à gérer une jauge d’utilisation du couteau, le réparer, acheter de l’équipement." Et de reconnaître: "Le jeu est peut-être un peu plus relevé que le premier, mais il reste largement accessible, même si ce n’est pas un jeu facile". Pour une spécialiste de ce type de jeu, elle admet d’ailleurs avoir choisir de le faire en niveau… standard.

Ce Resident Evil 4 new look gomme néanmoins quelques imperfections de son époque originelle, comme l’incapacité de tirer et courir en même temps qui a rendu fou plus d’un joueur. En 2023, on peut faire les deux pour survivre plus longtemps. Rien que ça, c’est un sérieux coup de jeune pour un titre qui mérite de faire encore frissonner des générations de joueurs. Et si vous aimez vous faire peur, une version en réalité virtuelle est en développement pour doubler la dose de cauchemars.

Les décors de Resident Evil 4 ont été refaits
Les décors de Resident Evil 4 ont été refaits © Capcom

Resident Evil 4 est disponible sur PS4, PS5, Xbox Series X|S et PC.

Melinda Davan-Soulas