Procès de Meta: Mark Zuckerberg a tenté de minimiser la menace que représentait Instagram à l'époque

Le procès de Meta, la maison mère de Facebook accusée d'avoir acheté Instagram et Whatsapp pour étouffer des concurrents potentiels, s'est ouvert lundi à Washington en dépit des efforts de son patron, Mark Zuckerberg, pour l'éviter.
Le milliardaire a été appelé à la barre en premier, pour une audition de trois heures centrée sur les débuts de Facebook. Il a notamment été interrogé sur la période précédant l'acquisition d'Instagram pour un milliard de dollars, en avril 2012, comme le rapporte le média américain The Verge.
L'avocat principal de la FTC, Daniel Matheson, a montré au PDG des courriels internes dans lesquels il avertissait ses collègues que l'essor précoce d'Instagram était "vraiment effrayant" pour Facebook. "Si Instagram continue de cartonner sur mobile ou si Google l'achète, alors au cours des prochaines années, ils pourraient facilement ajouter des éléments qui copieraient ce que nous faisons maintenant", a écrit Mark Zuckerberg dans l'un de ses courriels.
Minimiser la menace
Dans d'autres échanges, le milliardaire se plaignait aussi de la lenteur du développement de l'application de photographie de son entreprise, Facebook Camera. Instagram représentant une menace pour son réseau social, il a même émis l'idée, dans un message, de racheter l'application, mais de ne rien en faire en février 2012.
"En ne tuant pas leurs produits, nous évitons que tout le monde nous déteste et nous nous assurons que nous ne créons pas immédiatement un trou dans le marché que quelqu'un d'autre pourrait combler, mais tout le développement futur irait à nos produits phares", avait-il écrit.
Pourtant, lors du procès, Mark Zuckerberg a cherché à minimiser la menace que représentait Instagram pour Facebook à l'époque. Lorsque Daniel Matheson lui a demandé si les deux applications étaient en concurrence pour connecter les amis entre eux, mission fondatrice de Facebook, il a répondu que c'était bel et bien le cas.
"Pas à ma connaissance", a-t-il cependant répondu lorsque l'avocat de la FTC lui a demandé si "c'était la principale chose qui se passait", soit la principale menace, à ce moment-là.
Meta "a décidé que la concurrence était trop rude et que ce serait plus facile d'acheter ses rivaux plutôt que d'être en concurrence avec eux", a défendu dans son propos introductif Daniel Matheson, dans une salle d'audience très garnie. Il s'agissait pour Meta "d'éliminer des menaces immédiates", a-t-il insisté.
Alors que Mark Zuckerberg sera de nouveau entendu mardi, dans le cadre de ce procès qui durera huit semaines, ses avocats vont essayer de montrer qu'Instagram et Whatsapp ne sont devenus des applications incontournables que grâce aux investissements de son groupe.
"Des acquisitions" engagées avec la volonté "de faire grandir et d'améliorer les entreprises rachetées n'ont jamais été illégales", lui a répondu l'avocat de Meta, Mark Hansen, en décrivant les deux opérations comme "des réussites" pour les consommateurs.
L'affaire arrive au tribunal cinq ans après la plainte déposée sous le premier gouvernement Trump. Si le géant des réseaux sociaux perd, il pourrait être forcé de se séparer de ses deux plateformes phares.