Destinus promet des vols Paris-New-York en 1h30 à bord d'un avion décarboné

1h30 pour relier Paris à New-York dans un avion hypersonique qui vole à l'hydrogène. La proposition peut en faire rêver certains même si la commercialisation n'est pas pour tout de suite.
"Le projet Destinus est la possibilité d'offrir au transporteur, à l'opérateur de services aériens, un véhicule capable de voler à 6000 km/h à 30 km d'altitude, capable de faire de l'intercontinentale en très peu de temps", détaille Jean Philippe Girault, directeur général délégué de Destinus, invité de Tech&Co ce 20 juin.
La promesse comporte aussi des vols Paris-Singapour en 3h15 ou Paris-Sydney en 4h30. Soit deux fois plus vite que le Concorde à une altitude trois fois plus haute que les vols commerciaux.
Le tout de manière décarbonée. "Le fossile est fini, nous sommes tous dans cette transition énergétique", tranche le directeur général délégué. Les appareils Destinus volent grâce à de l'hydrogène liquide.
Mais patience, il n'est actuellement pas possible de transporter des voyageurs avec ces appareils. Pour le moment, "on démontre étape par étape la capacité d'obtenir les technologies dont on a besoin", explique Jean-Philippe Girault. "Nous avons une feuille de route progressive pour monter en maturité et développer les règles de certification qui vont être utiles".
"Démocratiser l'offre"
"Ces règles, pour le moment, elles n'existent pas pour notre projet, elles restent à construire en liaison avec l'EASA et Eurocontrol. C'est le groupe de travail dans lequel nous sommes", détaille Jean Philippe Girault.
Le Destinus S, le premier avion hypersonique devrait sortir à l'horizon 2030. Dès 2040, le Destinus L pourrait transporter 300 à 400 passagers, comme un A380.
"Notre vision est de pouvoir offrir une gamme d'avions en commençant par le plus petit avec, au début, un segment de marché. Selon nous, ce marché sera suffisamment attractif de manière à aller vers des vols commerciaux."
Au départ, les prix seront très élevés: le Paris-New-York à 8000 euros. "L'idée est ensuite de démocratiser l'offre et de casser les coûts".
A ce stade, la question des appareils autonomes reste à débattre: faudra-t-il ou non un pilote dans ces appareils? "On se retrouve dans dix ans", conclut Jean Philippe Girault.