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Revente illégale de billets: la FTC veut s'assurer que Ticketmaster lutte suffisamment contre les bots

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L'autorité américaine de la concurrence enquête pour savoir si le géant de la billetterie fait suffisamment d'efforts pour empêcher les bots de revendre illégalement des tickets sur sa plateforme.

Des billets pour Taylor Swift, Beyoncé ou encore Oasis revendus deux à trois fois plus chers quelques heures après la fin de la vente officielle. Depuis quelques mois, la revente illégale de billets sur Ticketmaster est de plus en plus intense.

Comme le rapporte Bloomberg, la Federal Trade Commission (FTC) enquête pour savoir si le géant de la billetterie, propriété de Live Nation, fait suffisamment d'efforts pour empêcher les bots de revendre illégalement des billets sur sa plateforme.

Dans le cadre de cette enquête, la FTC évalue si Ticketmaster a un intérêt financier à permettre aux revendeurs de contourner ses règles d'achat de billets, selon le rapport. Une loi de 2016, baptisée "BOTS act" ("better online ticket sales", "meilleure vente de billets en ligne", NDLR) interdit en effet la revente automatisée de tickets.

La débâcle du Eras Tour

L'enquête serait à un stade avancé. Elle a commencé sous le mandat de l'ancienne présidente de la FTC, Lina Khan. Elle s'est ensuite intensifiée après la débâcle de la billetterie de la tournée Eras Tour, de Taylor Swift, en 2022. Des dizaines de milliers de fans n'avaient pas pu finaliser leurs commandes pour les concerts de la chanteuse.

L'administration Trump en a ensuite remis une couche. En mai, le président a signé un décret visant à protéger les fans contre "la vente à la sauvette" et le dispositif de tarification dynamique permettant de faire évoluer les prix des places en fonction de la demande.

Une décision pourrait être prise dans les semaines à venir, selon des sources proches du dossier. Si la FTC engage des poursuites et que Live Nation perd, la société pourrait se voir infliger des milliards de dollars de pénalités. La loi prévoit des sanctions pouvant atteindre les 53.000 dollars par infraction. Un règlement à l'amiable est également possible.

De son côté, Ticketmaster nie avoir enfreint la loi. L'entreprise assure avoir "investi davantage pour lutter contre les revendeurs illégaux que l'ensemble du reste du secteur". "Nous pensons que la FTC a une incompréhension fondamentale des politiques de Ticketmaster et adopte une vision excessivement expansionniste de la loi BOTS", ajoute le service de billetterie.

Ticketmaster se "défendra vigoureusement contre toute accusation de ce type" mais préférerait "travailler avec la FTC" pour améliorer les politiques qui régulent le secteur de la billetterie.

L'enquête de la FTC pourrait s'ajouter à la longue liste d'actions en justice contre l'entreprise. En mai 2024, le ministère américain de la Justice a assigné en justice Live Nation. Le géant du spectacle est accusé de pratiques anticoncurrentielles dans l'organisation de concerts ainsi que la billetterie via sa filiale Ticketmaster. Le ministère mène également une enquête pour déterminer si l'entreprise s'est entendue avec ses concurrents au début de la pandémie au sujet des politiques de remboursement des concerts annulés.

Salomé Ferraris