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Cybersécurité

Jaguar Land Rover perd des millions chaque jour: à l'arrêt depuis une cyberattaque, la production mondiale du constructeur risque de ne pas reprendre avant plusieurs semaines

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Le constructeur britannique a été victime d'une cyberattaque au début du mois. La société a confirmé qu'aucune reprise de son activité n'est prévue avant le 24 septembre. Un incident qui coûte des millions et menace le devenir de l'entreprise.

Les jours se suivent et tournent progressivement au cauchemar pour Jaguar Land Rover (JLR). Le constructeur britannique, filiale de l'Indien Tata Motors, est à l'arrêt depuis des semaines.

Le 2 septembre dernier, l'entreprise a révélé avoir été touchée par une cyberattaque massive. Le groupe avait alors été contraint de fermer ses systèmes. De quoi perturber "gravement" ses "activités de vente et de production". Quinze jours plus tard, le constructeur est toujours paralysé. Pire, d'après la BBC, la société a confirmé, mardi 16 septembre, qu'aucune reprise n'est prévue avant le 24 septembre.

"Nous avons pris cette décision alors que notre enquête sur l'incident de cybersécurité se poursuit. Nous envisageons les différentes étapes du redémarrage contrôlé de nos opérations mondiales, ce qui prendra du temps", précise le groupe.

50 millions de livres sterling de perte

Sans système informatique, plus aucune voiture ne peut sortir des chaînes. Résultat, environ 1.000 voitures par jour ne sont pas produites. Soit une perte de 50 millions de livres sterling de ventes par semaine (57 millions d'euros), d'après les chiffres de la BBC.

Plusieurs fuites de données sont également à déplorer. Selon Automotive News Europe, près de 40.000 véhicules assemblés avant la cyberattaque sont introuvables dans le système. Ces voitures, prêtes à être livrées, ne peuvent plus être localisées.

D'ici le 24 septembre, trois semaines et demie de production auront été perdues. Les professionnels du secteur estiment que même après le redémarrage des chaînes de production, le retour à une production normale prendra probablement plusieurs semaines.

Face à ce cauchemar, plusieurs entreprises pourraient être confrontées à la faillite. Le syndicat Unite a mis en garde contre des pertes d'emplois et a déclaré qu'une aide gouvernementale serait nécessaire compte tenu de la durée de l'arrêt.

"Nous voyons déjà des employeurs discuter d'éventuels licenciements. Les gens doivent payer leur loyer, leurs prêts immobiliers et s'ils ne sont pas payés, que sont-ils censés faire?", déplore Jason Richards, responsable régional des West Midlands au sein du syndicat Unite. Le gouvernement anglais et ses services de cybersécurité travaillent de concert avec JLR pour résoudre le problème.

Le timing ne pouvait pas plus mal tomber. En fin d'année, le constructeur a effectué un virage stratégique en proposant uniquement des véhicules 100% électrique. Plusieurs modèles ont déjà été retardés pour 2026.

Salomé Ferraris