"Il faudra qu'on y vienne": le préfet de Paris plaide pour un accès des autorités aux messageries chiffrées

"On a un temps de retard", déplorait Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, au micro de BFMTV-RMC ce vendredi 18 avril. L'affaire des attaques contre les centres pénitentiaires signés "DDPF" pour "défense des droits des prisonniers français" est intimement liée à la messagerie Telegram. Plusieurs messages de menace et de vidéos ont été publiés dans un groupe.
Suite à ces attaques, Telegram a réagi en supprimant les vidéos du groupe, contraires à ses règles, à savoir, "la publication d'appels à la violence et de menaces est explicitement interdite par les conditions d'utilisation".
"J'espère qu'à travers cette affaire, on va progresser et mieux comprendre pourquoi les services de renseignements et les services de police judiciaire veulent pouvoir accéder [...] aux communications cryptées de ces chaînes", a déclaré Laurent Nuñez.
Une référence probable à un récent amendement controversé (et rejeté) qui aurait permis de créer une porte dérobée sur les messageries chiffrées, à destination des autorités.
"Poursuivre notre pédagogie"
Peut-on espérer plus de collaborations entre Telegram et les autorités françaises? Le préfet de police encourage cette initiative en affirmant que "c'est leur mode de communication privilégier", en parlant des narcotrafiquants.
Le préfet espère qu'en ayant accès aux messageries chiffrées, les services de police auraient plus d'outils à disposition pour anticiper ce type d'attaque et pour identifier les criminels.
"À un moment ou un autre, il faudra qu'on y vienne", explique Laurent Nuñez. "On doit poursuivre notre pédagogie pour expliquer en quoi ça nous est utile."
Le revirement de Telelgram
Le réseau social Telegram est notamment utilisé parce qu'il garantit l'anonymat de ses utilisateurs via le chiffrage de ses communications. Le groupe "DDPF" était notamment actif sur la plateforme, mais au sein d'une boucle publique comprenant plusieurs milliers d'internautes.
L'année 2024 a vu une augmentation des collaborations entre la plateforme et les autorités.