Face à la pénurie de talents, Microsoft et Simplon ouvre une école dédiée à la cybersécurité

Le géant américain a ouvert la première formation dédiée à la cybersécurité et ouverte aux demandeurs d’emploi.

"121 attaques par mot de passe chaque secondes." Le constat de Corine De Bilbao, la président de Microsoft France est sans appel. La cybersécurité est un secteur sous tension: alors qu’il manque environ 15.000 personnes pour subvenir aux besoins français, les menaces sont de plus en plus présentes.

"C’est extrêmement difficile, et c’est une vraie lutte pour attirer les talents dans les entreprises de cybersécurité", confirme David Buhan, le directeur général d’Advens, spécialiste français du domaine, sur le plateau de Tech&Co.

Une formation de 19 mois

C’est pourquoi Microsoft s’est engagé à former 10.000 personnes en France d’ici 2025. Pour ce faire, le géant informatique a choisi une voie peu courante. "On a une conviction, qui est qu’il ne faut pas former que des gens Bac+5 et Bac+7, parce qu’il n’y en a pas", explique Corine De Bilbao.

Microsoft a donc ouvert une école en partenariat avec Simplon, acteur de la formation professionnelle. Le 1er décembre, la première promotion de l’école Cyber Microsoft by Simplon a accueilli 17 apprenants, auparavant demandeurs d’emploi. Durant trois mois, ils vont suivre une formation intensive au campus Microsoft. S’en suivra une alternance de 16 mois au sein d’entreprises partenaires, dont Advens. Les élèves décrocheront ainsi une titre d’administrateur d’infrastructures sécurisées, reconnu par l’Etat.

"L’intérêt, c’est qu’il y a un diplôme reconnu par l’Etat", se réjouit Frédéric Bardeau, président et cofondateur de Simplon. Et d’ajouter: "Et en plus, il y a les certifications Microsoft, donc c’est le meilleur des deux mondes."

La formation est pour l’heure située au siège français de Microsoft, à Issy-les-Moulineaux, près de Paris. Mais l'entreprise a déjà le projet de recréer l’expérience à Lyon et à Rennes. Avec l’objectif d’accueillir une centaine d'apprenants dès cette année.

Pierre Monnier