"Des jeux crackés et des cheats gratuits": comment les autorités ont tenté de piéger des collégiens (pour leur bien)

La campagne "Cactus" porte bien son nom. Qui s'y frotte s'y pique. Menée par les autorités françaises en charge des sujets de cybersécurité, cette opération a été mise en place pour tenter de sensibiliser des collégiens aux risques de hameçonnage.
Dans le cadre de l'opération, certains élèves ont ainsi reçu sur leur les espaces numériques de travail (ENT, là où les élèves peuvent avoir accès à leurs notes notamment) un lien pour se procurer gratuitement des "jeux crackés (des jeux piratés, ndlr) et des cheats (des codes de triche pour des jeux vidéo, ndlr) gratuits". Une tentation énorme.
"En cliquant sur le lien, ils sont dirigés vers un message vidéo d’1min15 qui vise à les informer, les responsabiliser et les dissuader de réaliser des actions illégales sur Internet, au travers d’une communication forte des autorités en charge des sujets de cybersécurité en France", détaille le communiqué des instances.
Dans la vidéo, un champion d'esport "partage son expérience" en indiquant qu'il n'a jamais "eu besoin de tricher pour gagner" et rappelle "des conseils en termes de prévention avec des règles simples et des bonnes pratiques à suivre."
"Sensibiliser" et "responsabiliser"
Comme l'indique le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, l'objectif de cette action était de "sensibiliser" et "responsabiliser" les élèves au sujet des possibilités d'hameçonnage en ligne. "Les jeunes (11-18 ans) représentent une cible particulièrement exposée aux risques cyber", indique le communiqué.
Cette campagne de sensibilisation fait suite à une série d'attaque ayant visés les établissements scolaires, via les espaces numériques de travail (ENT, là où les élèves peuvent avoir accès à leurs notes notamment).
"L’entourage familial ne dispose pas nécessairement des informations et des réflexes à adopter pour protéger leurs enfants [...] mais aussi aux dangers de la cybercriminalité, auxquels sont exposés les mineurs, tant comme auteurs que comme victimes" souligne le ministère.
Pour rappel, suite à cette série de cyberattaques, l'ENT avait été temporairement fermé à l'échelle nationale, fin mars 2024.