Coronavirus: Uber indemnisera les chauffeurs et livreurs contaminés ou mis en quarantaine obligatoire

Uber indemnisera pendant 14 jours les chauffeurs et livreurs qui ne peuvent travailler à cause du coronavirus - AFP
Dans un courrier envoyé à ses équipes, Andrew McDonald, vice président d'Uber, annonce que le groupe américain indemnisera les chauffeurs et les livreurs diagnostiqués ou mis en quarantaine par les autorités de leur pays. Uber s'engage à leur garantir un revenu pendant la période d'incubation, soit 14 jours.
Le message a été rendu public par tweet d'un journaliste du New York Times. Uber ne précise pas le mode de calcul qui sera utilisé pour déterminer le manque à gagner des chauffeurs et des livreurs d'Uber Eats. Mais, selon le courrier, l'opération a déjà été déclenchée "sur certains marchés" et sera déployée "dans le monde entier". Aucun calendrier n'a été annoncé.
Un porte-parole d'Uber a aussi déclaré au Wall Street Journal, que la création d'un fonds d'indemnisation était étudié avec les autres sociétés d'appli pour VTC. Le nom des entreprises concernées n'a pas été dévoilé.
Cette décision a été prise en raison du statut des chauffeurs et livreurs qui, étant des travailleurs indépendants, ne bénéficient pas de prises en charge s'ils arrêtent de travailler pour des raisons médicales. En les indemnisant, Uber compte les inciter à ne pas travailler et donc à éviter la propagation du virus.
Répondre à la "précarité économique"
Elle semble répondre à l'appel du sénateur démocrate de Virginie, Mark Warner. Vendredi, il exhortait les dirigeants des grandes entreprises américaines de technologies à faire en sorte que "la précarité économique ne dissuade pas les travailleurs qui utilisent leur service de suivre les directives de santé publique".
L'annonce d'Uber arrive au moment où le débat sur la requalification des chauffeurs en salariés est vif dans le monde entier. L'an dernier, l'état de Californie, qui représente 9% des réservations d'Uber, a adopté une loi visant à reclasser les chauffeurs en tant qu'employés ce qui les rend bénéficiaires de l'assurance maladie, de l'indemnisation des jours de maladie et à obtenir le salaire minimum.
Uber a accepté de payer 20 millions de dollars pour solder des poursuites lancées par des chauffeurs qui contestaient leur statut de sous-traitant les privant de salaire minimum et de protection sociale.
En France, la Cour de Cassation vient de de requalifier le statut des chauffeurs Uber en salariés. Cette décision pourrait conduire l'Urssaf à réclamer des millions d'euros d'arriérés de cotisations sociales.
Que ce soit en France ou aux Etats-Unis, Uber conteste. Dans un communiqué, la filiale française du groupe estime que "cette décision ne reflète pas les raisons pour lesquelles les chauffeurs choisissent d’utiliser l’application". Et d'ajouter: "Ils choisissent Uber en raison de l’indépendance et de la flexibilité qu’elle permet".
