La Switch 2 est la meilleure console de Nintendo... mais il est trop tôt pour l'acheter

Lorsqu'elle est finalement présentée en janvier 2025 après des mois de rumeurs, la Switch 2 se confirme comme une version survitaminée de la Switch, console hybride lancée en mars 2017. Huit ans après son lancement, sa successeure a-t-elle les épaules suffisamment solides pour réussir à convaincre? Tech&Co vous livre son avis.
De sa boîte jusqu'à son design général, on ne peut pas dire que Nintendo a fait dans l'originalité pour sa Switch 2. Il faut dire qu'elle vient succéder à un véritable carton planétaire, qui pèse pour plus de 150 millions d'unités vendues. La pression est à son niveau maximum pour l'entreprise japonaise, qui se sait attendue au tournant par une horde de fans.
Il n'est donc pas étonnant qu'une fois en main, depuis sa sortie le 5 juin 2025, la Switch 2 fait l'effet d'une version 1.5 plus que d'une véritable nouvelle console.
Une console résolument plus puissante
Si l'on s'arrête sur son design, la Switch 2 propose donc un écran plus grand de 7,9 pouces pour sa version portable, et profite d'une résolution maximum dans cette configuration de 1080p, avec un taux de rafraîchissement jusqu'à 120 images par seconde.

Un petit plus auquel on ajoute une dalle LCD d'excellente qualité, qui vient très largement rivaliser avec celle de la Switch OLED. D'autant que le HDR est au rendez-vous, ce qui assure des couleurs plus vives et des noirs plus profonds. Sur certains jeux très colorés, comme Mario Kart World ou The Legend of Zelda: Breath of the Wild, on ressent très vite l'impact de cette technologie. Même si la dalle LCD ne cache pas totalement le "voile" gris - les pixels "noirs" ne s'éteignent pas, contrairement à l'OLED - Nintendo a semble-t-il beaucoup travaillé ce détail pour ne pas que cela se voit trop.
La luminosité étant bonne, on se prend donc rapidement au jeu de la transporter en dehors de chez soi, y compris dans les lieux les plus ensoleillés.
Nintendo a également revu la finition de sa console. Si le plastique est toujours de rigueur, on constate néanmoins que tout est "mieux fini", et que rien ne bouge. Les aimants qui viennent coller les Joy-con robustement à l'écran ne bougent pas, contrairement à ceux de la première Switch.
Les Joy-con, justement. S'ils disposent toujours de la technologie ayant donné lieu au "drift-gate", on constate néanmoins que les joysticks ont été protégés et qu'ils sont aussi plus gros, soulageant les pouces. Il en va de même pour les boutons.

Branchée à un téléviseur, la Switch 2 offre enfin une sortie HDMI en 4K, avec une interface bien plus nette qu'auparavant. Les jeux compatibles avec cette résolution se font rares, voire inexistants, mais ce n'est pas grave: à l'intérieur de la console se trouve toujours une puce Nvidia, développée avec Nintendo. Comme l'a confirmé le spécialiste des cartes graphiques, c'est une puce personnalisée disposant d'avancées techniques non négligeables, dont le DLSS qui permet de jouer sur la résolution de rendu pour augmenter les performances sans que cela n'ait d'impact sur la qualité visuelle.
La meilleure console portable du moment
On peut aussi saluer la présence des deux ports USB qui ne seront pas de trop pour brancher les accessoires et la recharge au même moment. Car en dépit d'une batterie de 5.220mAh (contre 4.310mAh pour la Switch), la Switch 2 n'a pas vu son autonomie augmenter. On est toujours entre 2h et 6h en fonction du jeu. Ce n'est pas catastrophique, même si on aurait imaginé de meilleurs résultats.
Cela, ajouté à l'inflation généralisée, explique sans aucun doute le prix de la console. Celui-ci, qui atteint 469,99 euros en Europe, ne paraît pas si élevé au regard des consoles concurrentes, comme la Rog Ally ou le Steam Deck. La Switch 2 est d'ailleurs plus puissante grâce à la puce Nvidia.
Et cela se constate dès qu'on lance un jeu sur la console. Mario Kart World en est logiquement le meilleur ambassadeur avec une fluidité à (quasiment) toute épreuve, même si en local et à 4 joueurs, la console toussote un peu et repasse violemment à 30 images par seconde.

Sur les productions Switch 1, cela dépend le plus souvent de votre porte-feuille. Nintendo et certains éditeurs ont en effet fait le choix de proposer, pour certains de leurs vieux jeux, des patchs payants. Sur The Legend of Zelda: Breath of the Wild ou Tears of the Kingdom, il vous en coûtera dix euros pour avoir du 60 images par seconde, une meilleure définition et des fonctionnalités supplémentaires. Sur Hogwarts Legacy: L'héritage de Poudlard, là aussi, le montant sera le même, mais avec des temps de chargement réduits, des graphismes revus à la hausse et des zones plus ouvertes.
D'autres titres bénéficient toutefois d'améliorations notables sans devoir dépenser un centime. C'est le cas de Pokémon Scarlet & Violet, qui avait été largement critiqué pour ses performances catastrophiques. Sur Switch 2, c'est du passé: la distance d'affichage est bien meilleure, la fluidité monte à 60 images par seconde, et plus globalement, l'exploration s'avère bien plus satisfaisante.
Ce n'est pas le cas pour tous les jeux. Sur ceux étant "fixés" à 30 images par seconde, comme Hyrule Warriors: L'ère du fléau, vous ne verrez aucune différence.
Ce manque de cohérence entre les patchs payants, gratuits, ou l'absence d'améliorations, est plutôt pénible. D'autant que Nintendo ne communique pas sur ces améliorations au-delà de celles qui sont payantes. Il faut se rendre sur Reddit pour en savoir plus.
Un line-up à la peine pour la Switch 2
C'est d'autant plus problématique que la Switch 2 ne dispose pas d'un line-up très intéressant pour son lancement. La présence de Mario Kart World n'est pas anodine: il s'agit du seul jeu qui vaut véritablement le coup, d'autant qu'il est vendu avec la machine sous la forme d'un pack à 509,99 euros.

On peut aussi revenir sur le choix curieux de proposer la démo technique de la console, le "Welcome Tour", contre monnaie sonnante et trébuchante, et qui nécessite en outre l'achat d'accessoires supplémentaires pour la compléter à 100%. Ces accessoires, ce sont la caméra et la manette Pro. La première permet de discuter avec ses amis en ligne, mais avec une résolution ridicule de 480p alors qu'elle est tout de même vendue 40 euros.
Signalons également la présence au lancement d'une version complète et sur cartouche de Cyberpunk 2077. Après un lancement catastrophique, le jeu de CD Projekt Red a su relever la tête mais reste perfectible sur Playstation 5 et Xbox Series. La version Switch 2, elle, est particulièrement convaincante avec une bonne fluidité générale et des performances visuelles au rendez-vous en dépit d'une résolution qui peut parfois baisser sous les 480p en mode portable.
En cela, la Switch 2 est une console exceptionnelle car Nintendo a su mettre des améliorations là où le constructeur en avait besoin pour que les éditeurs et studios tiers qui avaient abandonné la Switch reviennent en force.
Malgré tout, il convient de rester prudent: à ce stade, il s'avère difficile de conseiller d'acheter la Switch 2. Le problème ne vient pas des performances, qui sont largement au rendez-vous, mais plutôt de l'offre de jeux. Les quelques portages de jeux Playstation et Xbox Series ne méritent sans doute pas que l'on dépense 469,99 euros, tout comme les patchs payants des anciens jeux Switch. Mario Kart World, s'il cumule les qualités, s'avère donc être l'unique argument de Nintendo à date. En prenant en compte tout cela, attendre patiemment quelques mois de plus ne paraît pas une si mauvaise idée.