Avec son robot, Emobot veut déceler les signes de dépression chez les personnes isolées

C’est une technologie qui doit prendre soin des personnes isolées. Avec son robot, Emobot propose de veiller à leur santé mentale et à leur bien-être. La solution de l’entreprise peut être déployée à domicile ou en établissement de santé.
"L’idée de ce petit robot, c’est qu’il embarque une intelligence artificielle qui a été entraînée pour comprendre les émotions d’une personne", explique Antony Perzo, le cofondateur d’Emobot.
Sept millions de données analysées par an
Il aura fallu plus de 15 ans de recherche pour mettre au point cette intelligence artificielle. Pour y parvenir, Emobot s'appuie sur un partenariat avec le laboratoire français Aimac, expert de l’analyse et de la synthèse d’émotions. Il est ainsi possible de suivre l’état émotionnel d’une personne en continu afin de détecter une éventuelle dégradation ou, par exemple, des signes avant-coureurs de dépression.
"On s’est rendu compte avec des études récentes que l'isolement social, c’était aussi néfaste que de fumer quinze cigarettes par jour", indique Antony Perzo.
Au total, le petit robot d’Emobot peut analyser sept millions de données émotionnelles par an. Grâce à sa caméra, il prend en compte les expressions du visage, le dynamisme des mouvements. Le robot se base également sur la voix pour compiler l’ensemble des informations sous la forme d’une carte émotionnelle.
Devenir un outil d'aide au diagnostic
"Cela va représenter, sur une journée, l’état émotionnel de la personne, détaille Antony Perzo. Jour après jour, on est capable de représenter ces variations au sein d’un calendrier et ainsi de voir les évolutions."
Dès lors que le robot détecte une tendance décroissante, une alerte est envoyée. Un appel en visioconférence peut ainsi être mis en place, notamment sur la télévision d’une personne.
Emobot souhaite désormais aller plus loin dans l’analyse des émotions. L’idée serait de déceler les troubles neuro-dégénératifs et de se positionner comme un outil d’aide au diagnostic. C’est dans cet objectif que la start-up, installée à Station F, a rejoint iPEPS, l’incubateur de l’Institut du cerveau. D’ici deux à trois ans, l’entreprise espère obtenir le statut de dispositif médical.