Le Royaume-Uni réclame à Apple une "porte dérobée" sur l'iPhone et les Mac

Ce n'est probablement pas la première fois, mais la demande du gouvernement britannique à Apple fait tout de même l'effet d'une bombe. Selon des révélations du Washington Post, le Royaume-Uni aurait exigé qu'Apple créé une porte dérobée dans iOS et macOS afin que les autorités britanniques soient en mesure d'accéder aux données personnelles d'utilisateurs d'iPhone, de Mac et d'iPad. Une demande effectuée au mois de janvier 2025.
Apple n'a jusqu'ici jamais accepté de telles exigences, même dans le cas des autorités américaines, arguant que cela représentait un risque sur le long terme, ouvrant iOS à de possibles modifications par des pirates, mais aussi pour éviter les abus de gouvernements non démocratiques.
Un précédent avec le FBI
L'entreprise dirigée par Tim Cook aurait d'ailleurs envoyé une fin de non recevoir au Royaume-Uni, mettant en avant sa politique concernant la vie privée de ses utilisateurs.
Apple en a fait son cheval de bataille depuis que le FBI avait tenté de lui forcer la main en essayant d'accéder aux données du smartphone du terroriste décédé dans son attaque à San Bernardino en 2016.
La particularité du système de stockage d'Apple, sur le cloud comme en local, est qu'il est chiffré de bout en bout. En clair, il n'est pas possible pour l'entreprise d'avoir accès au contenu d'un appareil ou d'un compte car il ne détient pas lui-même la clef de chiffrement qui permet d'y accéder.
Elle n'est toutefois pas activée d'office. Apple peut ainsi se conformer à un mandat de perquisition émanant d'une autorité judiciaire sans en avertir l'utilisateur au préalable. Si les données ne sont pas chiffrées, elles sont donc accessibles en cas de demande.
Selon le Washington Post, Apple pourrait également choisir de ne plus proposer le chiffrement au Royaume-Uni.
Le Royaume-Uni, de son côté, met en avant la loi de 2016 exigeant qu'une entreprise doit pouvoir mettre tout en oeuvre pour aider les autorités dans leurs enquêtes. Le pays a même criminalisé le fait de divulguer une telle demande. Apple n'a d'ailleurs pas commenté ces révélations.