Apple et Foxconn de nouveau pointés du doigt pour les conditions de travail des ouvriers chinois qui fabriquent les iPhone

Le PDG d'Apple, Tim Cook, remet au président américain Donald Trump un disque en verre gravé lors d'un événement organisé dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 6 août 2025, à Washington, DC (image d'illustration). - WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
De nouvelles révélations sur les conditions de travail dans des usines chinoises. Selon l’organisation américaine China Labor Watch (CLW), les ouvriers de la principale usine d’iPhone à Zhengzhou continuent de travailler dans des conditions précaires, malgré les engagements répétés d’Apple.
Le rapport, publié jeudi et révélé dans le Financial Times, dénonce des heures supplémentaires excessives, des retards de paiement, ainsi qu’une discrimination persistante à l’égard de certaines minorités ethniques et des femmes enceintes.
L’enquête de six mois, menée par des personnes infiltrées et plus de cent entretiens, met en lumière le recours massif à des travailleurs intérimaires: plus de la moitié des quelque 200.000 employés en haute saison relèveraient de ce statut, alors même que la loi chinoise limite leur part à 10 %.
Intérimaires et discrimination
Ces intérimaires sont soumis à des retenues salariales dissuadant toute démission en période de pic de production, et privés d’avantages réservés aux permanents, tels que congés maladie, couverture médicale et cotisations retraite. CLW dénonce également une discrimination systémique à l’embauche, certaines agences de recrutement écartant les candidatures de minorités ethniques, notamment ouïghoures, tibétaines et hui, ou de femmes enceintes.
“Malgré les promesses répétées d’Apple d’améliorer les conditions de travail au cours des dix dernières années, des problèmes fondamentaux subsistent”, a déclaré Li Qiang, fondateur de CLW, ajoutant que "la chaîne d’approvisionnement d’Apple continue de dépendre d’une main-d’œuvre jetable".
De son côté, Foxconn affirme être un "employeur garantissant l’égalité des chances" et assure avoir multiplié les audits indépendants au cours des deux dernières années pour prouver sa conformité en matière sociale et environnementale.

Apple a indiqué avoir "immédiatement ouvert une enquête" après avoir été informée des conclusions du rapport, réaffirmant son "attachement aux normes les plus strictes en matière de travail, de droits humains, d’environnement et de conduite éthique".
Des conditions jugées "comparables" à celles d’autres usines
Les constats de CLW sont "partiellement corroborés" par une enquête du Financial Times sur le terrain, qui a interrogé plusieurs ouvriers et agences de recrutement à Zhengzhou. Si certains témoignages confirment la persistance de discriminations et de pressions salariales, d’autres décrivent des conditions jugées "comparables" à celles d’autres usines locales, citant des problèmes liés à la climatisation, l’eau chaude ou encore des subventions de cantine.
Dans un contexte de ralentissement économique et de chômage élevé chez les jeunes, beaucoup d’ouvriers restent contraints d’accepter ces emplois... quitte à revenir travailler chez Foxconn faute d’alternative.