Antisémitisme: TikTok déploie des mesures pour lutter contre le négationnisme

Le logo du réseau social TikTok. - Drew Angerer - Getty Images North America - AFP
Alors que la désinformation explose depuis quelques années sur les réseaux sociaux, les méthodes de modération et de contrôle mises en place ne semblent pas à la hauteur. A l'occasion de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, TikTok annonce, ce 27 janvier, dans un communiqué de presse, un partenariat avec l'Unesco et le Congrès juif mondial (CJM) pour lutter contre le négationnisme.
Selon les Nations Unies et l'Unesco, 17% des publications TikTok ayant un rapport avec l'Holocauste présentent des faits déformés, erronés ou même niés. Le réseau social a donc mis en place un dispositif pour lutter contre cette désinformation.
Toutes les recherches effectuées par les utilisateurs de TikTok ayant un rapport à l'Holocauste, telle que "victime de l'Holocauste", renverront dès ce 27 janvier à un lien menant vers le site conjoint du CJM et de l'Unesco. De même, les utilisateurs dont les recherches enfreignent les conditions d'utilisation de la plateforme seront également invités à visiter ce site.
Sur TikTok, le sujet de l'Holocauste a déjà fait plusieurs polémiques, notamment avec des influenceurs se mettant en scène devant le mémorial d'Auschwitz, ou encore avec des personnes imitant des survivants.
Lutter contre la haine en ligne
Nier, déformer ou banaliser les faits relatifs à l’Holocauste est une forme pernicieuse d’antisémitisme moderne. Nous nous réjouissons de l’engagement de TikTok auprès de l’UNESCO et du CJM. Toutes les plateformes en ligne doivent assumer leur responsabilité face à la diffusion des discours de haine sur leurs plateformes en faisant la promotion de sources d’information fiables, souligne Audrey Azoulay, la directrice générale de l’UNESCO.
Depuis la pandémie de Covid-19, le fléau de la haine en ligne s'est aggravé, précise le communiqué conjoint de TikTok, l'Unesco et le CMJ. En août 2021, le Centre de lutte contre la haine numérique a déclaré que 84% des contenus antisémites signalés sur les réseaux sociaux ne sont pas supprimés. En cause, des moyens de modération souvent trop faibles.
En décembre dernier, BFMTV révélait notamment que le réseau social Twitter ne disposait que de 1867 modérateurs humains pour environ 400 millions d'utilisateurs mensuels. Un chiffre révélé dans le cadre d'un procès contre le réseau social, initié par des associations antiracistes, pour des manquements en matière de suppression de messages haineux.