Royaume-Uni: Amazon s'engage à sanctionner les faux avis

Le géant du commerce en ligne Amazon s'est engagé à sanctionner au Royaume-Uni les faux avis visant à gonfler les notes des produits vendus sur son site afin de tromper les consommateurs, a annoncé vendredi l'autorité britannique de la concurrence (CMA).
Cet engagement fait suite à une enquête ouverte en 2020 contre le groupe, alors soupçonné d'enfreindre le droit des consommateurs "en n'agissant pas sur les comportements suspects", rappelle la CMA dans un communiqué.
Amazon assure qu'il va "mettre en place des processus robustes pour détecter et supprimer rapidement" les évaluations trompeuses et sanctionner les entreprises concernées, jusqu'à leur interdire de vendre sur le site, souligne le régulateur britannique. Il doit également permettre aux consommateurs et aux entreprises de signaler les fraudes plus facilement.
Plus de 275 millions de faux avis bloqués
"L'an dernier, nous avons bloqué de manière proactive plus de 275 millions de faux avis (dans le monde, ndlr) et plus de 99 % des produits présents sur notre boutique ne contenaient que des avis authentiques", a assuré à l'AFP un porte-parole d'Amazon.
"Nous investissons des ressources significatives pour empêcher de façon proactive les faux avis d'apparaître dans notre magasin, en incluant des enquêteurs humains experts et des modèles d'apprentissage automatique", a-t-il ajouté.
Google avait pris des engagements similaires fin janvier auprès de la CMA pour lutter contre les avis trompeurs, comme ceux des restaurants par exemple, dans le cadre d'une autre enquête.
Les mesures promises par Amazon concernent aussi les "abus de catalogue", quand "des vendeurs détournent les avis de produits bien notés pour les associer à un produit complètement différent, dans le but de gonfler artificiellement sa note", explique la CMA.
"En pratique, un consommateur peut penser avoir trouvé un casque audio 5 étoiles, mais en examinant de plus près, il s'avère que la majorité des avis concernent un chargeur de téléphone mobile", ajoute-t-elle.
Selon les estimations de la CMA, les avis en ligne influencent les dépenses des consommateurs britanniques à hauteur d'environ 23 milliards de livres (27 milliards d'euros) par an, en particulier dans le secteur du tourisme. Les recherches montrent qu'environ 90% des consommateurs consultent des avis en ligne lorsqu'ils recherchent un produit ou un service.
"Nous lançons maintenant la prochaine phase de notre travail. Celle-ci examinera si les plateformes d'avis, les entreprises répertoriant leurs produits sur ces plateformes, et les évaluateurs eux-mêmes, respectent les lois", a déclaré Sarah Cardell, directrice générale de la CMA.