Airbnb: il gagne 8,5 millions de dollars en arnaquant des clients

Il se présentait comme un agent immobilier "visionnaire". Faisant l'objet de multiples plaintes et d'une enquête, un hôte de la plateforme Airbnb, qui permet de louer son logement de particulier à particulier, vient d'être inculpé en Californie.
L'homme en question, Shray Goel, est soupçonné d'avoir escroqué plusieurs milliers d'utilisateurs à l'échelle nationale afin d'engranger quelque 8,5 millions de dollars.
Un bénéfice possible à cause des règles de Airbnb
Dans le détail, les poursuites concernent de la fraude électronique, de l'usurpation d'identité aggravée, et des actes criminels, selon le grand jury réuni pour l'occasion.
Concrètement, selon les autorités, Shray Goel aurait, depuis 2018, élaboré une arnaque à grande échelle. Il aurait notamment proposé des annonces distinctes pour une même maison, avec différents prix, avant d'annuler les réservations des clients payant le moins cher, le tout en utilisant des motifs fallacieux. Les victimes étaient alors invitées à accepter d'autres logements, à la qualité bien moindre, afin de les pousser à annuler elles-mêmes le séjour.
Shray Goel a pu dégager un bénéfice important en grande partie grâce aux règles d'utilisation de Airbnb, qui ne rembourse jamais à 100 % les clients lésés si ces derniers passaient une nuit entière dans l'hébergement, ou en cas d'annulation de dernière minute. Par ailleurs, les équipes de cet agent immobilier peu scrupuleux s'en seraient prises au service client de la plateforme, le menaçant après des demandes de remboursement.
Des faux avis pour éviter les critiques
En outre, il aurait écrit de lui-même de faux avis, en se faisant passer pour des couples, et aurait supprimé les annonces de lieux ayant des commentaires négatifs.
L'arnaque en question est connue depuis de nombreuses années par les autorités. En 2019, un journaliste du site américain Vice avait ainsi mené l'enquête sur le sujet, découvrant que les règles de Airbnb sur les vérifications d'identité n'étaient pas respectées en interne. Depuis ces découvertes, la plateforme a cependant revu ses processus de validation.