Un Américain risque jusqu'à 20 ans de prison pour avoir prêté son identité à des Chinois

Minh Phuong Ngoc Vong a touché plus de 970.000 dollars entre 2021 et 2024 en laissant des travailleurs utiliser son indentité pour travailler à distance.

Une fraude qui a duré trois ans. Aux États-Unis, un Américain risque de passer deux décennies en prison pour avoir prêté son identité à des Chinois. Comme l'a indiqué le ministère américain de la Justice dans un communiqué, Minh Phuong Ngoc Vong, qui habite dans le Maryland, a plaidé coupable en avril de "complot en vue de commettre une fraude électronique".

Cela, dans le cadre d'un stratagème impliquant plusieurs inconnus afin d'arnaquer des entreprises américaines. Entre 2021 et 2024, il a en effet été embauché en tant que développeur de logiciels à distance dans plusieurs sociétés américaines grâce à de fausses déclarations concernant sa formation et son expérience.

Au total, Minh Phuong Ngoc Vong a travaillé dans au moins 13 entreprises américaines différentes, pour un salaire de plus de 970.000 dollars pour des services de développement de logiciels. Mais en réalité, ce travail était effectué par d'autres personnes.

Accès à des systèmes sensibles depuis la Chine

Minh Phuong Ngoc Vong a comploté avec un ressortissant étranger vivant en Chine sous le nom de William James et d'autres personnes. Fin janvier 2023, ce dernier a par exemple soumis un CV frauduleux au nom du premier à une société technologique basée en Virginie pour un poste de développeur d'applications web exigeant la citoyenneté américaine comme condition d'emploi.

Le CV en question indiquait que Minh Phuong Ngoc Vong était titulaire d'une licence en sciences et avait une expérience de 16 ans en tant que développeur de logiciels alors qu'il n'avait ni diplôme universitaire ni expérience dans le domaine du développement de logiciels.

Il a ensuite passé un entretien d'embauche en ligne le 28 mars 2023, lors duquel il a présenté son permis de conduire du Maryland et son passeport américain pour vérifier son identité et sa citoyenneté, et a ainsi décroché l'emploi. Emploi pour lequel il était chargé de travailler sur un contrat pour l'Administration fédérale de l'aviation (FAA). Celui-ci concernait une application utilisée par diverses agences gouvernementales américaines pour gérer des informations sensibles relatives à des questions de défense nationale.

Sur l'ordinateur portable fourni par l'entreprise, Minh Phuong Ngoc Vong a installé un logiciel d'accès à distance afin de permettre à William James d'y accéder facilement tout en dissimulant sa localisation en Chine. Le ressortissant étranger a ainsi utilisé ses informations d'identification pour effectuer son travail entre mars et juillet 2023 depuis la Chine et la société a versé plus de 28.000 dollars de salaire à Minh Phuong Ngoc Vong, qui en a envoyé une partie à William James et à d'autres conspirateurs à l'étranger qui l'ont aidé.

En plus de la FAA, d'autres sociétés ont sous-traité les services de l'Américain à des agences gouvernementales, souligne le ministère de la Justice.

"À la suite des déclarations frauduleuses de Wong, ces agences gouvernementales ont, à leur insu, accordé aux co-conspirateurs de Vong l'accès à des systèmes sensibles du gouvernement américain, auxquels ils ont accédé depuis la Chine", a-t-il déclaré.

Pour ces fraudes, Minh Phuong Ngoc Vong encourt une peine maximale de 20 ans de prison. Il connaîtra sa sentence le 28 août prochain.

Kesso Diallo