Pourquoi est-il si difficile d'avoir une connexion Wifi dans le TGV?

"Une prouesse technique". Voilà comment la SNCF résume son réseau Wifi à bord de ses TGV. Pourtant, celle-ci peut rapidement devenir un calvaire pour les passagers qui espèrent une connexion stable.
D'autant que les voyageurs sont friands du Wifi puisque près d’un client sur deux, en moyenne, s’y connecte lors d’un voyage. Que ce soit pour travailler, écouter de la musique ou encore regarder un film, "il y a un risque d'encombrement" avec ce type de consommation, observe Emmanuel Lugagne Delpon, directeur technique des réseaux chez Orange, auprès de Ouest France.
Pour lui, l'instabilité du réseau dépend en partie de la densité des passagers dans les rames. "Maintenant, les gens sont tous connectés, parfois durant toute la durée d’un trajet" explique-t-il à Ouest-France. Regarder un film sur Netflix, par exemple, est particulièrement gourmand...
Pour tenter d'assurer le maintien du réseau, la SNCF s'est notamment associée à Orange. Ainsi, des antennes relais sont installées tous les 3 km. Ensuite sur les trains, des boîtiers 4G captent ce signal pour le transformer en réseau Wifi pour les voyageurs. La SNCF est également sous contrat avec Bouygues et SFR pour assurer les connexions.
Sauf qu'il manque encore des antennes pour assurer le maintien de la connexion sur de nombreux tracés. Et certaines communes s'opposent à l'installation de relais sur leur territoire traversé par des lignes à grande vitesse...
Réseau mobile instable
Autre explication possible à ces difficultés de connexion, l'effet "cage de Faraday", qui est l’effet bouclier joué par l’habitacle du TGV face aux ondes électromagnétiques. "Ces dernières pénètrent moins bien en raison de l’épaisseur des vitres", explique Emmanuel Lugagne Delpon à Ouest-France.
Et cela vaut aussi pour le partage de connexion de votre smartphone. Contactée par Tech&Co, la SNCF affirme cependant que cet effet a été largement réduit ces dernières années grâce à l'ajout dans les TGV de vitres athermiques: elles comportent un film en métal couvert de micro-perforations qui permettent le passage des ondes. "L’effet cage de Faraday est aujourd’hui identique à celui d’une automobile", affirme l'entreprise.
Selon l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), contactée par Ouest France, avec une connexion au réseau mobile dans les trains, il est possible "d’afficher une page web en moins de 10 secondes dans seulement 81 % des cas en moyenne dans les TGV, les Intercités et les TER. La navigation est plus fluide sur les RER et Transiliens (90 %) et les métros (95 %)".
La SNCF tient également à souligner que le Wifi est compris dans le prix du billet de train (sauf pour les Ouigo où il s'agit d'une option payante). Depuis 2021, la SNCF teste la 5G dans des trains et dans des gares.