"Inverser la situation": la proposition d'un sénateur pour enfin mettre fin au démarchage téléphonique

"Je n'en peux plus!", "C'est comme du harcèlement!"... Lorsqu'on interroge les Français sur le démarchage téléphonique, les retours sont loin d'être positifs. Et pour cause, chaque jour, des millions de Français sont importunés par des appels pour changer de forfait, la rénovation énergétique ou encore un système de pompe à chaleur.
Les raisons sont multiples et peuvent parfois cacher des arnaques, si bien qu'un sénateur, Pierre-Jean Verzelen, s'est emparé du sujet afin de faire voter une loi permettant de s'en débarrasser définitivement.
Cette loi a pour objectif de venir renforcer les outils existants: "L'idée est d'inverser la situation et d'adopter comme principe que chaque Français est considéré comme étant opposé au fait d'être démarché par téléphone" explique-t-il dans une interview accordée à Ouest-France.
Rendre le consommateur "acteur"
En clair, il faudra demander à être démarché, alors qu'actuellement, il faut réaliser une opposition après coup si on est importuné : "Ça rend le consommateur acteur puisqu'il décide qui a le droit de l'appeler ou pas et ça met fin aux multiples appels."
Le sénateur de l'Ain réfute par ailleurs l'excuse de la destruction d'emplois avancée par le secteur: "Le démarchage concerne beaucoup moins d’emplois que ce que certains acteurs du secteur avancent, en agrégeant des chiffres qui n’ont rien à voir."
La dernière loi en vigueur, qui date de 2023, a limité les plages horaires des appels et interdit aux entreprises du secteur d'utiliser des numéros démarrant par un 06 ou un 07. Mais si cela a tout de même eu des effets bénéfiques, 97% des Français continuent d'être importunés.
Soutenue par les associations de défense des consommateurs, comme UFC-Que Choisir, la proposition de loi doit être votée au Sénat, puis dans les mêmes termes à l'Assemblée nationale, avant que le gouvernement ne fasse passer un décret. Si tout se passe comme prévu, la mesure pourrait donc mettre encore quelques mois avant de produire ses premiers effets, espérons-le, bénéfiques.