Faut-il vraiment éteindre sa box internet pour éviter de trop consommer d'électricité?

L'idée avait été soulevée fin 2022 par le gouvernement afin déviter les tensions sur l'approvisionnement en électricité: couper sa box quand on ne l'utilise pas pour faire des économies. Le dernier rapport de l'Arcep, le régulateur des télécoms, sur l'impact des box et décodeurs sur la consommation électrique n'est pas aussi catégorique qu'on peut l'imaginer.
95% de la consommation d'une box est invariable
Si ces appareils sont considérés comme énergivores et qu'ils comptent pour 0,7% de la consommation d'électricité en France en 2022, les scores de consommation varient "fortement", explique l'autorité: "La consommation électrique varie fortement en fonction des modèles, mais est un peu dépendante de leur sollicitation ou de l'importance du trafic de données."
Autrement dit, la quantité de données - par exemple un film en 4K plutôt qu'en faible définition - n'a qu'un impact marginal (5%) sur la consommation d'une box.
Et pour cause, "95% de la consommation est invariable", et ce, que la box soit ou non sollicitée par l'abonné. Sur une consommation totale de 9,9 watts, seul 0,4 watt est lié à l'utilisateur, le reste étant le WiFi actif en permanence et la consommation de base.
Dans ces conditions, l'extinction de la box, par exemple pendant un départ en vacances, peut être pertinente, l'essentiel de l'énergie consommée étant indépendante de l'utilisation effective de la connexion internet.
Une veille profonde et automatique
Malgré tout, "une marge de progression existe", considère l'Arcep, notamment en misant sur de l'éco-conception, avec une mise en veille profonde et automatique, aussi bien des box que des décodeurs. Free en a justement fait son argument marketing lors de la présentation de sa Freebox Ultra, en janvier dernier.
En 2022, les quatre principaux opérateurs ont vu leurs émissions de gaz à effet de serre augmenter de 2% - dans un contexte où la France voit baisser cet indice de 2,7%. Mais l'Arcep précise que c'est l'augmentation de la consommation sur la partie mobile qui est en cause (+14%), là où les réseaux fixes consomment moins (-14%).
Le régulateur explique que le réseau fixe est plus vert au fur et à mesure de l'arrivée de la fibre et l'arrêt du réseau cuivre, "dont l'efficacité énergétique est nettement supérieure".
Enfin, l'Arcep s'alarme sur la diminution "significative" des ventes de téléphones reconditionnés chez les opérateurs télécoms (-9%), où le marché ne représente que 4% des achats.