Sam Altman n'a pas abandonné son idée de scanner votre iris contre des cryptomonnaies

Ne l’appelez plus Worldcoin, mais World. Lors d’un événement organisé ce jeudi 17 octobre, le projet de cryptomonnaie de Sam Altman, lancé officiellement en mai 2023, a fait part de son nouveau nom.
"À mesure que le projet prend de l’ampleur et que l’importance du protocole de preuve de l’humanité de World ID s’accroît, le nom 'Worldcoin' ne résume plus la mission du projet, qui est d’accélérer la vie de chaque être humain", a indiqué la startup à l’origine du projet, Tools for Humanity, dans un article de blog.
"World est véritablement un réseau d’êtres humains réels et vérifiés, construit pour permettre un avenir optimiste dans lequel les êtres humains continueront d’être au centre des progrès de l’IA", ont expliqué ses fondateurs, Sam Altman et Alex Blania.
Nouveau nom et nouvel appareil
Pour rappel, derrière ce projet figure l’ambition de créer une nouvelle identité et un réseau financier appartenant à tous, à travers une plateforme d’identité numérique et une monnaie numérique, "reçue simplement pour le fait d’être humain".
Pour cela, la plateforme repose sur une sorte de passeport numérique, appelé World ID, qui est obtenu avec un appareil biométrique baptisé Orb. Concrètement, ce dernier scanne l’iris de l’usager avant de lui délivrer son World ID... et des cryptomonnaies.
Lors de son événement, la startup a d’ailleurs révélé un nouveau modèle de cet appareil. "Le nouvel Orb est conçu pour être plus adaptable. Il est doté d’une connectivité 5G, ce qui signifie qu’il peut être utilisé rapidement et de manière fiable dans un plus grand nombre d’endroits dans le monde où il n’y a pas de wifi", a expliqué Tools for Humanity. Autrement dit, il permet de vérifier qu’une personne est humaine plus rapidement et plus efficacement qu’avant.
Controverses
Ces annonces interviennent alors que le projet de Sam Altman a fait l'objet de plusieurs controverses depuis son lancement. Fin septembre, la Corée du Sud a condamné la strartup à une amende de 750.000 euros pour avoir violé sa loi sur la protection des informations personnelles.
World a aussi suscité des inquiétudes en France par rapport aux données biométriques collectées. Fin juillet 2023, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) avait déclaré la légalité de cette collecte "discutable". Une enquête avait également été ouverte. Si l'entreprise assure effacer le scan de l'iris d'un utilisateur, il s'avère que l'IrisCode, lui, est conservé. Il s'agit d'un ensemble de chiffres générés par l'Orb qui, selon la startup, n'est ni lié au portefeuille de l'utilisateur ni à ses informations personnelles.
"Si une personne tierce a accès à ce code, elle peut éventuellement l'usurper voire le modifier, et là ça devient dangereux pour la personne concernée", avait alerté Jean-Luc Dugelay, professeur de sécurité numérique à Eurecom, auprès de Tech&Co en juillet dernier.