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"Une dérive": la secrétaire d'État chargée du Numérique s'inquiète du lancement de Tiktok Lite

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Tiktok a lancé une version de son réseau social qui rémunère les utilisateurs regardant des vidéos, ce que n'apprécie pas la secrétaire d'état chargée du numérique.

Lancée à la toute fin du mois de mars sur Android, Tiktok Lite fait déjà polémique. Le réseau social opéré par le géant chinois Bytedance permet en effet de profiter de "fonctionnalités et d'une installation plus simples" offrant des coûts en données "moins élevés", mais donne aussi la possibilité aux utilisateurs de gagner de l'argent.

Marina Ferrari exprime son "inquiétude"

Les récompenses se font dès l'inscription, puisqu'un nouvel utilisateur gagnera 300 pièces virtuelles (soit 3 centimes d'euros), mais ceux qui regardent régulièrement des vidéos en gagnent aussi. Un mécanisme que Marina Ferrari, la secrétaire d'État chargée du Numérique, apprécie peu.

Dans un message sur X (anciennement Twitter), elle exprime son "inquiétude" quant au lancement de cette version "Lite" de Tiktok, qui est "à l'opposé des principes de la société numérique que nous voulons bâtir":

"Le mécanisme de rémunération proportionné au temps de visionnage - bien que plafonné à une heure et interdit aux mineurs - est une dérive contestable," explique Marina Ferrari.

Et pour cause, à l'heure où le temps d'écran est pointé du doigt par les autorités, au premier rang duquel les proches d'Emmanuel Macron, le principe de Tiktok Lite pose question. Concrètement, outre les récompenses de connexions journalières, un utilisateur remportera des pièces à hauteur de 150 pour une minute de visionnage, et jusqu'à 4.200 pièces pour 25 minutes passées sur l'application. D'autres récompenses sont aussi possibles, notamment en suivant d'autres créateurs ou en "likant" des vidéos.

Face à cela, Marina Ferrari annonce avoir missionné ses services pour "étudier avec la plus grande attention les mécanismes de l'interface proposée aux utilisateurs."

Elle ajoute également "ne pas douter" que la Commission européenne, qui a autorité en matière de régulation des réseaux sociaux, notamment depuis la mise en place du DMA, "engagera les mêmes démarches."

Sylvain Trinel