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Réseaux sociaux

Un député macroniste veut encadrer le temps de parole des politiques sur les réseaux sociaux

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Le député Ensemble de l'Essonne, Paul Midy, souhaite "imposer une équité du temps de parole des politiques sur les réseaux sociaux".

Faut-il encadrer le temps de parole des politiques sur les réseaux sociaux? C'est en tout cas ce que souhaite Paul Midy, le député Ensemble réélu de l'Essonne. Au lendemain des résultats des élections législatives, il a exprimé sur le plateau de BFMTV sa volonté de "déposer un projet de loi pour imposer une équité du temps de parole sur les réseaux sociaux".

"On a une bombe démocratique qui a explosé dans notre pays, qui est celle du temps de parole. Dans les médias traditionnels, il y a une équité des temps de parole entre les différentes forces politiques", rappelle l'élu du camp présidentiel, ce lundi 8 juillet. "Elle est respectée à la minute près."

Paul Midy justifie sa proposition par le nombre croissant de Français qui s'informent sur les plateformes en ligne. "Aujourd'hui, 50% de l'information des Français se trouve sur les réseaux sociaux. Chez les jeunes, c'est parfois 100%. Et sur les réseaux sociaux, il n'y a aucune équité de temps de parole", martèle-t-il, tout en rappelant le succès de Jordan Bardella (Rassemblement national) sur Tiktok.

Des "préconisations de l'Arcom"

En effet, l'Arcom demande à la plupart des chaînes de télévision et des stations radios de respecter un "principe d'équité" du temps de parole pour refléter la représentativité entre les différents partis.

Chaque parti doit donc avoir un temps de parole équitable, en fonction de divers critères comme ses résultats aux élections, son nombre d'élus ou encore son positionnement dans les sondages. Des règles spécifiques existent durant les campagnes électorales. Or, seule la télévision et les stations de radio y sont contraintes. Pas la presse écrite ou les réseaux sociaux.

Le gendarme de l'audiovisuel a toutefois publié des "préconisations relatives à la lutte contre la manipulation de l’information" pour les réseaux sociaux. X (anciennement Twitter), Youtube ou Google, font l'objet de recommandations de l'Arcom, en application du Digital Service Act (DSA), dit règlement sur les services numériques en français.

Il leur est demandé de "faire preuve d'une transparence renforcée sur les décisions de modération", de contenus, de "mettre en avant les informations issues de sources officielles sur le processus électoral" ou encore d'"identifier clairement les annonces publicitaires à caractère politique".

Toutefois, adapter la règle du temps de parole aux réseaux sociaux semble délicat à mettre en place. "Dans la conception ancienne qui s’appliquait à la télévision et à la radio, on avait une audience théorique mesurable. Dans le système des réseaux sociaux, nous n’avons pas cette capacité à comparer deux comptes, qui n’ont aucun lien entre eux", expliquait ainsi le sociologue Jean-Marie Charon, interrogé par 20 Minutes lors de l'élections présidentielle de 2022.

Salomé Ferraris