On a suivi la Garde républicaine dans son concert improvisé à Montmartre

Un tour en métro, des dizaines de marches à gravir, nous voilà face à la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre en compagnie de la Garde républicaine, qui s’est produite avec Aya Nakamura lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. L’orchestre n’est certes pas présent dans son intégralité, mais les touristes comme les Parisiens sont nombreux à les écouter dans un happening piloté par la section réseaux sociaux de la Gendarmerie nationale.
Tech&Co avait déjà pu rencontrer ceux qui se cachent derrière les comptes Instagram, Facebook, Twitter et X de la Gendarmerie nationale en avril 2024, mais il restait à voir comment se déroulait, sur le terrain, la mise en place d’une opération visant à mieux communiquer sur les forces de l’ordre et plus globalement sur ses nombreux corps de métier.
Montrer tous les métiers de la Gendarmerie
Rendez-vous est donc pris, un mercredi soir à la station Maison Blanche de la ligne 14. Sur place, quelques gendarmes dépêchés pour réaliser la sécurisation, et autour d’eux, Mathieu, Théophile ou encore Matteo, deux militaires de carrière et un alternant. Ensemble, ils réalisent les vidéos sur Tiktok, Instagram et X, mais aussi "des reportages au long cours" sur Youtube, lorsque le sujet le permet.
Aujourd’hui, il s’agit de mettre en avant la Garde républicaine, qui n’a pas forcément l’habitude d’être aussi proche du public. S’ils ont participé à une partie de la tournée d’Indochine ou joué (et chanté) aux côtés d’Aya Nakamura, jouer dans le métro et sur plusieurs places de Montmartre est une première: "On est extrêmement fiers de pouvoir jouer dans ces lieux insolites," confie Luc Simery, l’un des musiciens de la Garde.
Au programme de cette virée dans les rues de Montmartre, la Marseillaise ou encore Freed from Desire, de la chanteuse italienne Gala, sous les applaudissements des Parisiens et des touristes.
"On apprécie de voir que les équipes réseaux sociaux nous mettent en avant car ce n’est pas forcément un métier auquel on pense lorsqu’on est Gendarme" explique-t-il.
Pour Théophile, qui est à l’origine de l’événement, celui-ci va au-delà de ses espérances: "Je pense qu’il n’y a qu’à voir les images, le public est ravi, il y a des centaines de personnes. On ne s’attendait pas à avoir autant de gens." Autour de lui, des touristes veulent se prendre en photo avec la Garde républicaine, loin de s’imaginer que la communication de la Gendarmerie nationale est présente - un simple brassard vient l’indiquer - afin de capturer ces moments uniques.
"Le projet m'a été présenté, ainsi qu'au chef SIRPAG [le service d'information et de relations publiques des armées gendarmerie, ndlr]. Une fois validée, car jugée adaptée au contexte et à l'image que nous souhaitons donner, il faut recueillir l'aval des partenaires," révèle le Lieutenant-Colonel Destriez, chef du bureau média, à Tech&Co. La RATP fait ainsi partie des interlocuteurs nécessaires dans ce cadre. "Durant la séquence, Mathieu me soumettait les publications de contenus que je validais en temps réel ou en temps décalé en fonction de la temporalité de la publication."
"Border le projet" pour obtenir validation
"En Gendarmerie, on travaille vraiment avec un système pyramidal," confie t-il, "du moment où l’on a l’accord de l’un des chefs, ici celui de la Garde républicaine et de la direction de la communication, tout se fait naturellement."
"Il a fallu ‘border’ le projet, définir les différentes durées sur les différents lieux et procéder aux chemins de validation, au final tout le monde était optimiste et impatient," précise même Mathieu, chef de la section des médias sociaux au SIRPAG.
"On me présente le projet et je valide en amont ceux de grande envergure, surtout, je valide tous les contenus sur X, Tiktok et le réels Instagram, mais il arrive que des publications que je juge sensibles soient validées par le chef du SIRPAG lui-même," explique le Lieutenant-Colonel Destriez. "Je n’ai pas d’appréhensions au sens propre car nous maîtrisons les publications et avons le choix de ne pas publier."
Les gendarmes venus sécuriser le parcours, eux aussi, se prennent au jeu. C’est le cas de l’adjudant Mickaël Allexant: "On a eu l’opportunité de faire cette sécurisation, ça nous sort un peu du quotidien actuel d’être à leur côté et d’être proche des gens. Ça fait vraiment plaisir de voir l’engouement qu’il y a pour eux."
Pour ces militaires du quotidien, la communication réalisée sur les réseaux sociaux est essentielle, notamment pour démonter les clichés et faire découvrir tous les aspects d’un corps militaire qui se compose de plus de 300 métiers: "C’est souvent que du positif, on est content de pouvoir participer à ça."
Preuve de l’efficacité du service communication, Matteo, alternant, est un passionné de la gendarmerie, et son expérience au sein du SIRPAG a été décisive: "On peut vivre des événements exceptionnels qu’on ne peut pas vivre dans d’autres boîtes. Tous les jours c’est un bonheur de venir au travail. C’est quand même une grosse institution en France. Je peux prendre des décisions et l’équipe me fait confiance."
Faire en sorte de créer des vocations, c’est aussi à ça que servent les réseaux sociaux, avec une volonté de toucher un public jeune et pas uniquement les forces de l’ordre: "C’est une grande fierté pour l’institution, on a mené d’autres projets qui suscitent aussi des vocations. On le voit dans les commentaires. Notre mission au SIRPAG, c’est informer, communiquer et valoriser nos camarades comme ce soir," confie Mathieu.
A la vue des centaines de selfies pris avec les gendarmes comme avec la Garde, le pari semble avoir été gagné.