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Accusé de promouvoir l'extrême-droite, X dénonce une enquête "politique" par la justice française

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Saisi par un signalement du député Eric Bothorel, le parquet de Paris enquête désormais sur des accusations d'ingérences étrangères du réseau social détenu par Elon Musk.

Elon Musk fait-il de l'ingérence étrangère en modifiant sciamment l'agorithme de son réseau social X? C'est la question que se pose la justice française depuis quelques jours après l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris, le 11 juillet dernier, suite à un signalement du député renaissance Eric Bothorel.

Le réseau social appartenant au milliardaire critique dans une publication mise en ligne ce 21 juillet une enquête "motivée par des considérations politiques" et parle de "prétendue manipulation" de l'algorithme de X. Il "nie catégoriquement" les accusations.

Selon la plateforme, l'enquête "porte gravement atteindre au droit fondamental de X à une procédure équitable".

"Restreindre la liberté d'expression"

Pour X, si la justice française s'intéresse à ses méthodes de fonctionnement, c'est pour mieux "restreindre la liberté d'expression". "Une enquête dont le résultat est prédéterminé n'est pas équitable" estime l'entreprise.

D'autant que les autorités françaises auraient requis "l'accès à l'algorithme de recommandation de X et aux données en temps réel concernant toutes les publications des utilisateurs de la plateforme."

L'Europe enquête déjà sur X

La plateforme regrette également des investigations reposant "sur une application détournée du droit français".

Car le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "altération du fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données en bande organisée", permettant, selon X, de donner "des pouvoirs d'investigations étendus, y compris le placement sur écoute des téléphones personnels des salariés français."

La plateforme se dit "déterminée" à "défendre ses droits fondamentaux" et à "résister à la censure politique." Elle explique avoir refusé l'accès au fonctionnement de son algorithme par les autorités françaises.

La France n'est toutefois pas le seul pays à enquêter sur les coulisses du réseau social, qui appartient à Elon Musk. L'Union européenne a ainsi lancé plusieurs enquêtes pour ne pas avoir respecté la réglementation contre les contenus illicites et la désinformation, dans le cadre de son Digital Services Act. Depuis plusieurs mois, Elon Musk soutient ouvertement les partis européens d'extrême-droite, dans de multiples messages vus des centaines de millions de fois.

Sylvain Trinel