Mort du président iranien Raïssi: qu'est-ce que le hashtag #helikotlet largement relayé en ligne?

Depuis la mort annoncée du président iranien Ebrahim Raïssi, un hashtag fait particulièrement parler de lui sur les réseaux sociaux.

Ce lundi 20 mai, on apprenait le décès du président de la République islamique d'Iran, Ebrahim Raïssi, dans un accident d'hélicoptère, ainsi que celui du ministre des Affaires étrangères. Si la télévision d'Etat diffuse depuis des chants religieux, un hashtag dévoile néanmoins les réactions moins contrôlées de certains iraniens. Et surtout de certaines iraniennes.

Un hashtag moqueur pour protester

Derrière le mot clef #Helikotlet se cachent ainsi des centaines de publications où l'on peut voir pêle-mêle des feux d'artifice dans une rue de Téhéran, mais aussi des femmes qui dansent de joie, ou encore des festivités diverses. Une partie de la population iranienne célèbre en effet le décès de celui qui fut surnommé le "boucher de Téhéran", responsable notamment des répressions après les grandes manifestations qui ont secoué le pays à la fin de l'année 2022.

Plus globalement, c'est aussi sa vision rigoriste et ultra-conservatrice qui n'est ici pas regrettée par une partie des internautes hostile au régime.

Comme le rappelle Franceinfo, #Helikotlet est en fait un jeu de mots moqueur, contraction de Kotlet, des boulettes de viande et de pommes de terre au safran, spécialité iranienne, et d'hélicoptère, le véhicule qui transportait le président iranien.

La référence à la spécialité culinaire iranienne est un trait d'humour récurrent chez les opposants au régime iranien. Comme le racontait le journal québecois Le Devoir en mai 2023, la comparaison avec cette boulette de viande avait déjà été utilisée après la mort du patron de l'espionnage iranien, abattu par l'armée américaine en Irak, en 2020.

Pour les Iraniens qui continuent à protester contre le pouvoir, et ce, malgré la répression grandissante des gardiens de la révolution, la milice du régime, ce hashtag cherche donc à passer outre la censure opérée par les médias d'état.

Sylvain Trinel