Manipulations, intimidations... Le blogueur Aqababe accusé d'escroquerie par d'anciens clients

Des engagements non tenus, des manipulations et des intimidations. Selon les informations de L'informé, confirmées par Tech&Co, plusieurs victimes vont déposer plainte pour escroquerie, abus de confiance et pratiques commerciales trompeuses auprès du Procureur de la République de Paris contre le blogueur Aniss Zitouni, alias Aqababe.
Le jeune homme de 26 ans est connu sur les réseaux sociaux pour partager à sa communauté d'un million d'abonnés sur Instagram les dernières informations et scoops sur les personnalités d'internet et de la téléréalité. Ruptures, embrouilles ou dessous des émissions cultes: rien n'échappe à l'œil affûté d'Aqababe.
Quatre victimes identifiées
Fort de cette audience, le blogueur propose à des marques d'exposer leurs publicités sur son site xoxoaqababe.com ou sur ses réseaux. "Que ce soit pour promouvoir ton produit ou ton service, je suis là pour t'aider à toucher un public engagé et passionné. Sur mon site et mes réseaux sociaux, tu as l’opportunité de t’afficher auprès d’une audience dynamique et moderne. Ensemble, on peut créer une collaboration qui déchire", assure-t-il sur son site.
Parmi ses clients, L'Oréal, Mixa, ou encore Nocibé, mais aussi des PME et TPE. Le problème, c'est que certaines de ces petites entreprises assurent ne jamais avoir vu leurs marques mises en avant par Aqababe, malgré le paiement de cette prestation.
"Les plaignants reprochent à Aqababe de ne pas avoir respecté ses engagements malgré les paiements effectués", précise dans un communiqué du 12 février le collectif AVI (Association d'Aide aux Victimes d'Influenceurs), qui a déjà accompagné des particuliers contre les influenceurs Dylan Thiry, Marc Blata ou encore Poupette Kenza.
"Ils dénoncent des manipulations systématiques, un silence persistant face à leurs demandes de remboursement, ainsi que des intimidations", liste le collectif. "Une proposition de règlement à l'amiable a été adressée au blogueur, mais celui-ci n'a pas donné suite."
Des "faits isolés" et "anecdotiques"
Au total, la procédure regroupe quatre plaintes. Selon L'informé, une victime aurait déboursé 500 euros pour mettre en avant leur entreprise sur le compte Instagram du blogueur. Il n'aurait jamais effectué la publicité promise, malgré les nombreuses relances. Deux autres clients portent plainte pour des faits similaires, pour un préjudice d’environ 800 euros. Enfin, une dernière victime aurait payé Aqababe pour qu'il joue les détectives privés. Toujours selon L'informé, la procédure n'aurait jamais été effectuée, malgré le paiement.
"La large audience et la forte visibilité médiatique amplifient le risque de récidive et d'apparition de nouvelles victimes", alerte le collectif AVI, qui demande à la justice une "intervention rapide".
Pour le moment, Aqababe n'a pas réagi publiquement à ces informations. Tom Michel, l'avocat du blogueur, affirme auprès de Tech&Co accueillir "extrêmement sereinement" ces plaintes avec son client. Il souligne que les faits dénoncés sont "isolés" et "anecdotiques" comparés aux "milliers de partenariats" qui se sont bien passés pour le blogueur.
En parallèle, Aqababe "conteste" les sommes avancées par le collectif Avi. Son équipe va "faire un audit relatif aux sommes demandées". "Si elles sont légitimes, mon client remboursera ce qui est dû", ajoute Me Michel.