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Réseaux sociaux

Le RN demande à une entreprise de passer au crible les réseaux sociaux de ses futurs candidats en cas de léglislatives anticipées

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Avec l'éventualité d'une nouvelle dissolution, le Rassemblement national veut éviter les polémiques autour de ses potentiels représentants en scrutant la moindre trace de ces derniers sur internet.

La menace d'une nouvelle dissolution de l'Assemblée n'est plus impossible à compter de la semaine prochaine. Et elle est un horizon inquiétant pour le gouvernement de François Bayrou à l'automne. Face à cette éventualité, le Rassemblement national prépare ses rangs. D'après nos confrères de Franceinfo, le parti a fait appel à une entreprise extérieure pour passer au peigne fin les profils de ses potentiels candidats sur les réseaux sociaux.

300 candidats potentiels ont ainsi fait l'objet d'un examen approfondi avec "quelques cas problématiques". L'entreprise, dont le nom n'a pas été révélé, a cherché sur internet toute trace de propos jugé raciste, homophobe ou antisémite ou les prises de position clivantes sur les conflits internationaux.

Des publications traîtresses

Cet examen minutieux vise à éviter l'émergence de vieux contenus pouvant discréditer les candidats du RN aux yeux des électeurs. Le parti ne veut pas revivre les législatives de 2024 où plusieurs cas de "brebis galeuses" - un terme employé par Jordan Bardella - avaient été repérés parmi les aspirants députés RN. Les propos d'une dizaine de candidats du parti d'extrême droite ont notamment connu un grand retentissement médiatique.

Les réseaux sociaux se sont révélés être particulièrement traîtres pour certains d'entre eux. Médias et internautes ont réussi à déterrer plusieurs publications problématiques. C'est notamment le cas d'une aspirante députée RN, rattrapée par une photo publiée sur Facebook d'elle portant une casquette nazie.

Certains membres ont également été épinglés pour des publications comme ce candidat du Morbihan qui avait écrit sur X (anciennement Twitter): "Le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoah." Une candidate du Nord a aussi repartagé sur son compte Facebook des publications ouvertement islamophobes comme l'avait soulevé à l'époque 20 minutes. D'autres cas similaires ont été observés sur les réseaux sociaux de membres du RN.

En juin 2025, neuf députés du parti ont été identifiés sur un groupe Facebook privé où sont publiés des messages racistes, antisémites et homophobes. L'affaire a été révélée dans une enquête du média Les Jours. Face aux révélations de nos confrères sur ce groupe intitulé "La France avec Jordan Bardella", Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord avait dénoncé "une exploitation politique faite à dessein". Avant d'ajouter qu'il est possible d'adhérer à un groupe qui a un intitulé "sans consentement actif". Le secrétaire général du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale a fini par demander à tous les députés de quitter, sans délai, plusieurs groupes Facebook où ont été tenus des propos racistes.

Théotim Raguet