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"Hybrid fakes": attention à ces contrefaçons très réalistes sur les applications de revente

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Sur les sites de revente, on retrouve désormais des produits qui vont mélanger composants authentiques et matières de contrefaçon. On appelle ces produits fallacieux (souvent de luxe) des "hybrid fakes".

Mi-authentique, mi-contrefaçon. Les "hybrid fakes" commencent peu à peu à envahir les sites de revente en ligne comme Vinted. Derrière ce nom se cachent des produits qui mélangent des éléments véritablement issus du produit que l'on croit acheter mais qui incorporent des pièces de contrefaçon, souvent de mauvaise qualité.

De quoi berner jusqu'à des organismes en charge de surveiller l'authenticité des produits comme Entrupy. Car il s'agit là d'une stratégie bien rodée, les vendeurs cherchent systématiquement à tromper le consommateur en lui faisant croire qu'il va acheter un produit issu de la marque.

Le luxe comme principal appât

Les produits de luxe sont les premiers touchés par ce phénomène. On le retrouve par exemple sur des vêtements de marque ou des sacs à main. Certains autres secteurs sont concernés, comme les chaussures ou les lunettes.

Là où l'étiquette ou les pièces métalliques (boutons, fermeture, chaînes, boucles, logo) peuvent être d'origine, le reste du produit, comme le tissu ou le cuir, est souvent faux. Les composants authentiques sont souvent issus de produits rachetés ou volés, ou viennent directement des usines de fabrication.

Ces produits sont proposés à des prix variables comparés aux originaux sur le marché, ils peuvent être plus cher, moins cher ou à prix équivalent. Il faut alors être bien attentif avant d'acheter des produits de luxe, très onéreux, sur des sites, plateformes ou application de revente entre particuliers.

À gauche, un prétendu sac Yves Saint Laurent revendu "neuf avec emballage" pour 100 euros sur Vinted; à droite, l'original vendu 2.000 euros. Si certains composants, comme le logo en métal, ont pu être repris sur un véritable produit Yves Saint, le cuir est probablement de contrefaçon, on le voit à la couture (entourée) qui n'est pas de même qualité.
À gauche, un prétendu sac Yves Saint Laurent revendu "neuf avec emballage" pour 100 euros sur Vinted; à droite, l'original vendu 2.000 euros. Si certains composants, comme le logo en métal, ont pu être repris sur un véritable produit Yves Saint, le cuir est probablement de contrefaçon, on le voit à la couture (entourée) qui n'est pas de même qualité. © Vinted - Yves Saint Laurent

Les détails traîtres ne sont pas toujours flagrants sur les photos du vendeur. S'agissant d'un faux cuir par exemple, on peut commencer par regarder les coutures, très souvent différentes du produit original.

Un fléau en France

À l'image des "hybrid fakes", les contrefacteurs ne cessent de trouver des techniques pour brouiller l'origine et la véracité de leurs produits. On parle aussi de "bulk breaking", un processus qui consiste à importer les composants d'un produit de plusieurs pays différent. Cette technique permet notamment de masquer l'origine réelle du produit fallacieux.

La contrefaçon atteint des records, notamment en France. Un rapport du 16 juin 2025 estime à 6,7 milliards d'euros les pertes annuelles dues aux contrefaçons.

L'Union des fabricants (Unifab) met particulièrement en garde les Français vis-à-vis de ces produits. Delphine Sarfati-Sobreira, directrice générale de l’Unifab, avait même affirmé au micro de RMC en juin dernier qu'"acheter une contrefaçon n'est plus un acte anodin, c'est financer le crime organisé, voire le terrorisme".

Théotim Raguet