Fausses attaques de piqûres: le compte de l'influenceur Amine Mojito a été banni de Tiktok

Il a fait son retour en novembre sur les réseaux sociaux... pour une courte durée. Après huit ans d'absence, Amine Mojito, l'ancien "roi" de Snapchat a fait son grand retour sur les réseaux sociaux en novembre. Il a depuis été banni de Tiktok, ce mardi 24 juin.
Depuis une semaine, l'influenceur multiplie à nouveau les vidéos chocs. Cette fois-ci, Illan Magneron, son vrai nom, mise sur les "pranks", c'est-à-dire des canulars. Dans ces vidéos, Amine Mojito s'amuse ainsi à jeter des chariots sur des passants, à bousculer des inconnus dans un supermarché pour "voir leur réaction" ou encore à les asperger d'eau des toilettes.
De fausses attaques à la piqûres
Dernier exemple en date lors de la fête de la musique, ce 21 juin, où 145 cas de piqûres ont été signalés. L'influenceur a partagé en amont des festivités une vidéo où il simule des piqûres avec une fausse seringue en pleine rue. Le tout, alors que plusieurs messages d'avertissement circulaient autour d'un risque d'attaques de piqûres lors de l'événement.
Chapeau vissé sur la tête, gants et lunettes noires, on peut ainsi voir Amine Mojito s'approcher de passants pour faire semblant de les piquer. "C'est un prank, c'est pour rigoler", assure-t-il à l'un d'entre eux, qui commence à s'énerver contre le vidéaste. La majorité des victimes prennent peur. Certaines s'enfuient en courant, d'autres s'énervent ou commencent à le poursuivre.
Plusieurs utilisateurs lui reprochent d'avoir mis en ligne son canular juste avant la fête de la musique et d'avoir donné des idées à certains internautes malintentionnés. Face aux nombreux témoignages, Arthur Delaporte, député PS et président de la commission Tiktok à l'Assemblée nationale, a décidé d'alerter Tiktok.
"Après avoir reçu de nombreux messages concernant "Amine Mojito" (déjà condamné par le passé pour provocation à la haine et à la violence envers les femmes sur les réseaux sociaux) j'ai demandé à Tiktok de vérifier et, le cas échéant, de modérer son compte" écrit le député sur X.
Le compte Tiktok de l'influenceur a depuis été banni de Tiktok, ce 24 juin.
"Je n'ai pas fait le lien avec la fête de la musique"
De son côté, Amine Mojito est revenu sur les différentes polémiques récentes le concernant. Et l'influenceur l'assure: "la seringue n'entre en aucun cas en contact avec les personnes (...) il y a un capuchon de sécurité", rappelle-t-il dans une vidéo.
"Moi, c'est un prank. Les personnes qui vont piquer des gens, ça existe depuis la nuit des temps. Je suis l'initiateur de rien du tout (...) J'ai commencé les pranks il y a une semaine et je suis déconnecté de tous les médias (...) Je n'ai pas fait le lien entre la fête de la musique et mes pranks qui pourraient donner l'idée à des gens de le faire", détaille-t-il.
"Je suis quelqu'un d'humain. Je sais reconnaître quand j'ai déconné", souligne-t-il en évoquant une vidéo d'un autre prank mal accueilli par les internautes où il bouscule des passants. "J'ai déconné, j'y suis allé trop fort. C'était pour vous divertir mais j'ai dépassé les bornes", ajoute-t-il tout en s'excusant auprès des personnes concernées.
Il assure également que l'eau dans les pistolets ne venait pas des toilettes. "C'était pour vous faire parler (...) C'était de l'eau propre d'un lac." Contacté par Tech&Co, le vidéaste n'a pas répondu à nos sollicitations.
Amine Mojito est un habitué des canulars. L'ancien roi autoproclamé de Snapchat s'était en effet retiré pendant huit ans des réseaux sociaux. A l'époque, le vidéaste s'était filmé en train de fouetter des femmes, souvent à quatre pattes, avec des ceintures, des bouteilles ou des parapluies, comme le rapporte un article du Monde en 2016. Il s'amusait également à asperger ces femmes surnommées "keh" à Mojito (une déformation du mot "pute" en arabe) de liquide, seul ou avec des amis.
L'influenceur a été condamné en 2022 pour provocation à la discrimination, à la violence et à la haine à l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur sexe. Il avait dû effectuer un stage de cinq jours de sensibilisation sur l’égalité homme-femme.