Emeutes: les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont permis 32 arrestations

"Que les gamins sachent clairement qu'on va péter les comptes", prévenait Eric Dupont-Moretti, le ministre de la Justice le 1er juillet dernier, à propos des comptes Snapchat qui appelaient à la violence lors des émeutes. Deux mois plus tard, 2700 vidéos d'incendies ou de pillages de commerce ont été signalées sur Pharos, ce qui a débouché sur 32 arrestations, selon une information de Franceinfo.
La plateforme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements (Pharos) permet à tout internaute de signaler des contenus illicites publiés sur internet pour différents motifs. Les demandes sont traitées par des policiers et des gendarmes.
Écoles, structures publiques ou encore magasins pillés et incendiés, de nombreuses vidéos ont filmé ces actes. Par le biais des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, notamment Snapchat et TikTok, puis signalées, 32 personnes ont été identifiées. Parmi elles, certaines ont déjà été placées sous bracelet électronique ou condamnées à des peines de prison. Au total, une centaine d'enquêtes a été ouverte, note Franceinfo.
Identifier les auteurs
L'autorité judiciaire peut, sur réquisition, demander aux plateformes de livrer les adresses IP des auteurs des vidéos. L'idée est ensuite d'"arriver aux identités de ceux qui disent, où, quand et comment on va aller casser", expliquait Eric Dupont-Moretti en juillet.
Par ailleurs, durant les émeutes, une unité spéciale a été mobilisée pour identifier les auteurs des violences. Une cinquantaine de gendarmes et une douzaine de réservistes ont été appelées par le Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend) pour anticiper les appels à commettre des violences et capturer des preuves numériques pour identifier leurs auteurs.
De cette manière, deux hommes ont par exemple été arrêtés le 1er juillet dans le Pas-de-Calais, au lendemain d'un appel lancé sur Snapchat à commettre des exactions contre les bâtiments publics et patrouilles de gendarmerie.