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Réseaux sociaux

Comment des milliers d'entreprises fournissent vos informations personnelles à Facebook

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Le réseau social détenu par Mark Zuckerberg est de nouveau mis en cause pour sa vision problématique des données personnelles.

Facebook ne récupère pas vos données, d'autres le font très bien pour lui. Dans une étude de l'association de défense des consommateurs américains, Consumer Reports, on découvre que le réseau social a reçu plusieurs milliers de données sur chacun de ses 709 volontaires de la part de 186.892 entreprises différentes.

48.000 sociétés pour une seule personne

Dans certains cas - puisqu'il s'agit d'une moyenne - le profil d'une personne pouvait voir des informations à son sujet être récupérées par près de 48.000 sociétés, qui les envoyaient ensuite à Facebook.

Pour établir cette enquête alarmante sur la manière dont les données sont utilisées par le réseau social, les volontaires ont récupéré les données les concernant grâce à l'outil intégré à Facebook, permettant de télécharger ses informations. En l'occurrence, il a été constaté qu'une entreprise qui utilise la plateforme publicitaire de Meta (Faceook, Instagram, Whatsapp) peut ensuite demander les habitudes d'achat d'un client, mais aussi ses informations personnelles, dans le but de lui proposer ensuite de la publicité ciblée.

Le micro-ciblage a le vent en poupe

Surtout, les chercheurs à l'origine de l'étude constatent que beaucoup d'entre elles utilisaient le "micro-ciblage" permettant finalement de ne cibler qu'une seule personne, alors même que Facebook explique que ses outils ne permettent pas de clairement identifier un utilisateur, mais plutôt un groupe de personnes.

L'une de ces entreprises, LiveRamp, est ainsi active dans 96% des cas de récupération des données d'un utilisateur. Celle-ci annonce sur son site pouvoir atteindre "plus de 2,5 milliards de consommateurs à travers le monde." On y trouve aussi des grands noms du commerce en ligne, comme Amazon ou Walmart, mais aussi de plus petites sociétés, qui ont pourtant ciblé 10% des volontaires de l'étude.

Comme le signale Consumer Reports, la théorie du téléphone qui nous écoute n'est pas vraie, puisqu'il suffit simplement que les publicitaires récupèrent nos données sur internet, et elles sont particulièrement nombreuses et intimes dans le cas d'un réseau social.

Sylvain Trinel