Ils ont inventé ChatGPT mais ce sont eux qui en ont le plus peur dans le monde: seuls 10% des Américains sont plus enthousiastes que craintifs face à l'IA

Des applications de chatbots IA sur un smartphone. - Photo par NIKOLAS KOKOVLIS / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP
La proportion d'Américains qui se disent inquiets de la montée en puissance de l'intelligence artificielle (IA) dans notre quotidien est supérieure à celle de tous les autres pays sondés par l'institut indépendant Pew Research Center pour une étude publiée mercredi 15 octobre.
Les plus importantes entreprises du secteur sont pourtant américaines comme OpenAI, Anthropic, Google ou Microsoft mais la population est étonnamment la plus craintive.
Seuls 10% des Américains interrogés lors de cette enquête se disent "plus enthousiasmés que préoccupés" par la présence renforcée de l'IA dans la vie de tous les jours, tandis que 50% expriment le sentiment inverse et 38% un équilibre entre les deux. Pour cette enquête, le Pew Research Center a questionné les habitants de 25 pays, dont les plus grandes économies mondiales à l'exception de la Russie et de la Chine.
Les Français dans la moyenne
En moyenne, l'inquiétude domine chez 34% seulement des sondés, la Corée du Sud arrivant en dernier, avec 16%. La France se situe quasiment dans la moyenne (35% craignent davantage l'IA qu'ils ne s'en réjouissent).
Fait notable, aux États-Unis, le ressenti vis-à-vis de l'IA diffère peu entre les jeunes (47% d'inquiets chez les 18-34 ans) et les personnes de 50 ans et plus (54%). Seuls 44% des Américains se disent pleinement ou partiellement confiants dans la propension de leur pays à encadrer l'utilisation de l'IA, alors que 47% disent y croire peu ou pas du tout.
Depuis sa prise de fonctions, Donald Trump a levé plusieurs obstacles au développement de l'IA générative et plaidé pour une régulation minimale, allant jusqu'à tenter d'interdire aux États américains d'adopter des lois contraignantes en la matière. À l'échelle de tous les pays compris dans l'étude, la proportion de sondés plutôt ou franchement convaincus que les États-Unis vont imposer des limites à l'IA tombe à 37%.
Elle est, en revanche, de 53% pour ce qui concerne l'Union européenne, qui a, de fait, déjà adopté, en 2024, la législation la plus complète au monde concernant cette technologie. L'enquête a été réalisée en plusieurs phases de janvier à juin, auprès de plus de 35.000 personnes, au téléphone ou en ligne.