Tech&Co
Données personnelles

Réseaux sociaux: que deviennent les comptes des personnes défuntes?

placeholder video
À l’ère de l’identité intemporelle, notre identité numérique demeure comme un enjeu important.

A l'heure de célébrer les défunts, que se passe-t-il pour leurs données numériques? Conversations, publications, photos, vidéos, avis et autres sont distillés sur les réseaux sociaux, les sites internet et les sites marchands. Et s’il est possible de supprimer ses données numériques alors qu’on est encore en vie, peut-on le faire post-mortem?

Selon la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), le sujet de la "mort numérique" est devenu essentiel, avec le nombre grandissant de personnes décédées mais toujours inscrites sur les réseaux sociaux

"Compte de commémoration"

Alors les réseaux sociaux s'emparent de ce sujet délicat. Facebook et Instagram proposent par exemple à ses utilisateurs de "gérer le compte d’une personne décédée".

"Si Facebook est informé du décès d’une personne, nous transformons son compte en compte de commémoration", indique Meta, maison-mère de Facebook.

Une initiative pour permettre aux amis et à la famille du défunt de continuer à "partager des souvenirs" et de transformer le compte en "mémorial".

Et si le fait de devenir administrateur d’un compte d’une personne décédée peut paraître un peu incongru, la réglementation, elle, le permet. Comme le rappelle la CNIL, l’article 85 de la loi Informatique et Libertés prévoit que "les héritiers d’une personne décédée justifiant de leur identité peuvent demander au responsable d’un fichier de tenir compte du décès de celle-ci et de procéder à l’actualisation des données".

Mais avant de pouvoir administrer le compte d’un proche défunt, sur Facebook comme pour les autres réseaux sociaux, il faut prouver que vous avez "l’autorisation d’effectuer cette action pour le compte du membre décédé", indique de son coté LinkedIn. Le cas échéant, le réseau social indique que vous pouvez saisir la justice dans le but d’être désigné comme "représentant autorisé de la succession du membre décédé".

Des formulaires pour signaler un décès

En théorie, il faut être désigné administrateur d’un "compte commémoratif" avant de pouvoir le supprimer définitivement. La Commission nationale de l'informatique et des libertés souligne qu’il est "possible" pour les héritiers de faire supprimer un compte, seulement "en l’absence de directives contraires du défunt".

Strictement limités par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, les accès aux comptes de défunts demandent aux plateformes de mettre à disposition un formulaire permettant aux héritiers de signaler un décès.

Facebook, Google, Instagram, Linkedin, Microsoft, X (ex-Twitter) et Yahoo - entre autres - possèdent ce formulaire.

Willem Gay