Écran bleu, ordinateur bloqué... Comment se protéger face aux arnaques au faux support technique

Avec l'arnaque au faux support technique, les escrocs font croire que l'ordinateur est bloqué. - Cybermalveillance.gouv.fr
Une escroquerie qui marche bien depuis plusieurs années. En 2024, elle était la troisième menace pour les particuliers, selon le dernier rapport d’activité de Cybermalveillance.gouv.fr. Elle, c’est l’arnaque au faux support technique, une menace qui perdure d’après le site du gouvernement, avec 13.500 recherches d’assistance liées à celle-ci l’année dernière.
Si cette escroquerie cible principalement les particuliers, les professionnels ne sont pas épargnés pour autant, notamment ceux qui ne disposent pas de support ou service informatique, souligne la plateforme. Mais en quoi consiste cette arnaque et comment s’en protéger?
Qu'est-ce que l'arnaque au faux support technique?
Comme l’indique Cybermalveillance.gouv.fr dans son rapport, "la mécanique n’a pas changé pour cette arnaque". Il s’agit toujours d’une page Internet agressive qui alerte d’une supposée infection de l’appareil et affiche le numéro de téléphone d’un support informatique se prétendant être Microsoft ou Apple, selon le système d’exploitation de la victime.

Un message bloquant l’ordinateur de la victime, souvent sur fond bleu, s’affiche sur l’écran, indiquant qu’il est infecté ou qu’il y a un problème technique grave. La victime va ainsi être incitée à appeler un faux service et à payer pour un "dépannage” sous peine de perdre ses données ou l’usage de son ordinateur.
"On vous fait peur, on vous met la pression. Mais heureusement, on est gentils dans le message: on vous dit qu’il y a un numéro à appeler pour vous aider à vous dépanner", souligne Cyril Bras, directeur cybersécurité chez Whaller, éditeur de solutions de travail collaboratif, auprès de Tech&Co.
Lors de ce faux dépannage, la victime laisse les escrocs prendre le contrôle de sa machine et ces derniers peuvent en profiter pour installer un logiciel qu’ils exploiteront plus tard à des fins malveillantes (vol de documents, de mots de passe…).
"Vous payez et au final, votre ordinateur qui n’avait peut-être pas de virus peut désormais en avoir un. Mais vous, vous êtes fait avoir de 200, 300 euros (…) C’est malheureux et pour les victimes, c’est souvent vécu comme un cambriolage ou un viol. Parce que l’attaquant va s’introduire dans votre ordinateur, naviguer dans tous vos dossiers, vos fichiers, vos photos de vacances, etc.", indique Cyril Bras.
Comment se protéger?
Si vous vous retrouvez face à un écran bleu dans le cadre de cette arnaque, la bonne chose à faire est tout simplement de fermer la fenêtre. "Si on ne peut pas la fermer parce qu’elle est en plein écran, on éteint son ordinateur, même à l’arrache en appuyant sur le bouton", conseille le directeur cybersécurité chez Whaller.
C'est aussi l'une des recommandations de Cybermalveillance.gouv.fr, car redémarrer votre appareil "peut suffire à régler le problème". La plateforme déconseille également d’appeler le numéro affiché sur l’écran, mais de le noter pour le transmettre aux autorités lors du signalement (à faire sur la plateforme Pharos) ou du dépôt de plainte (au commissariat ou à la gendarmerie).
Les autres preuves, comme des documents (facture, contrat…) transmis par les escrocs, ou le nom d’un éventuel logiciel qu’ils vous demandent d’installer, doivent aussi être conservées. Enfin, si vous avez fourni des informations bancaires ou si un paiement a été débité, Cybermalveillance.gouv.fr invite à faire opposition et à demander le remboursement.