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Cybersécurité

Cyberfraude: la junte birmane annonce la saisie de 30 récepteurs Starlink

La police birmane monte la garde à côté des véhicules anti-émeute lors d'une cérémonie marquant la Journée des forces armées du pays à Naypyidaw le 27 mars 2025.

La police birmane monte la garde à côté des véhicules anti-émeute lors d'une cérémonie marquant la Journée des forces armées du pays à Naypyidaw le 27 mars 2025. - STR / AFP

La junte birmane a perquisitionné le KK Park, un vaste complexe de cyberfraude près de la frontière thaïlandaise, saisissant 30 récepteurs Starlink utilisés pour contourner les restrictions internet. Ces centres, exploitant des milliers de personnes, génèrent des milliards de dollars d’arnaques en ligne, prospérant dans le chaos de la guerre civile en Birmanie.

La junte birmane a mené une descente dans l'un des plus importants complexe de cyberfraude du pays et a saisi des récepteurs Starlink lundi, après qu'une enquête de l'AFP a révélé leur usage intensif dans ces activités.

Les militaires "ont mené des opérations dans le KK Park, près de la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande", le plus grand complexe du pays, et ont saisi "30 récepteurs Starlink et accessoires" qui permettent de contourner les restrictions d'accès à internet, a rapporté le média d'Etat The Global New Light of Myanmar.

Ces centres, véritables usines à arnaquer en ligne, prospèrent mieux que jamais en Birmanie, ravagée par la guerre civile, à proximité de la frontière avec la Thaïlande. Ils emploient de gré ou de force des milliers de petites mains pour soutirer chaque année des milliards de dollars à des victimes dans le monde entier.

Coopération régionale

La Chine, la Thaïlande et la Birmanie ont débuté en février un effort commun pour éradiquer ce fléau et ont mis sous pression les milices birmanes pour qu'elles ferment ces centres. Environ 7.000 personnes ont été extraites de ce système brutal.

La poussée d'un village de l'arnaque au Myanmar (ex-Birmanie).
La poussée d'un village de l'arnaque au Myanmar (ex-Birmanie). © ONUDC

Certaines d'entre elles, originaires d'Asie, d'Afrique ou du Moyen-Orient, ont montré aux journalistes de l'AFP les traces des blessures et des coups qu'elles disent avoir reçus de ceux qui les exploitaient.

Une enquête de l'AFP publiée le 15 octobre a révélé la construction effrénée de nouveaux complexes d’escroquerie et l'installation sur leurs toits d'appareils utilisant le service internet par satellite Starlink, propriété d'Elon Musk, qui permettent de pallier la coupure d'internet par les autorités thaïlandaises.

Mais Starlink n'est pas agréé en Birmanie. Avant février, ce dernier n'avait en effet pas assez de trafic pour figurer sur la liste des fournisseurs "officiels" d'accès à internet dans ce pays. SpaceX, propriétaire de Starlink, n'a pas répondu aux demandes de réaction de l'AFP.

RR avec AFP