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Aux Etats-Unis ou en Russie, on peut désormais être licencié par un algorithme

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En août dernier, 60 prestataires de Facebook ont été licenciés au hasard au Texas. Alors que la crise économique inquiète, l'intelligence artificielle est de plus en plus présente.

"De manière réaliste, il y a probablement un tas de personnes dans l'entreprise qui ne devraient pas être ici" avait prévenu le patron de Meta (ex-Facebook) le 1er juillet dernier lors d'un message aux salariés du groupe. La petite phrase s'est concrétisée de manière spectaculaire courant août puisque 60 prestataires de Meta, embauchés par Accenture à Austin (Texas), ont été licenciés au hasard, choisis par un algorithme.

L'annonce leur a été faite par visioconférence sans justification précise sur la façon dont l'intelligence artificielle les avait sélectionnés, indique Business Insider.

Cet évènement n'est pas une première. L'année dernière, une entreprise russe spécialisée dans le traitement des paiements, Xsolla, avait déjà utilisé un algorithme pour sélectionner 150 employés à licencier.

Analyse des performances

Ces derniers avaient alors reçu un email du PDG assurant que "l'équipe big data" avait analysé leur activité et les avait catégorisés "non engagés et improductifs".

"Beaucoup d'entre vous pourraient être choqués, mais je crois vraiment que Xsolla n'est pas pour vous" avait justifié le patron.

L'entreprise, qui travaille dans le domaine du jeu vidéo pour les plus grands noms du secteur (Valve, Twitch , Epic Games, Ubisoft…), avait aussi été accusée d'espionner ses salariés.

La France verrouille

De la même façon, des chauffeurs-livreurs d'Amazon ont aussi perdu leur job sur décision d'une IA qui analyse en permanence leur efficacité. Selon une enquête de Bloomberg, cette automation des licenciements s'avère moins coûteuse d'autant que le géant du e-commerce n'avait aucune difficulté, avant la crise du Covid-19, à trouver des chauffeurs.

Une telle situation reste, dans l'état actuel des textes de loi, improbable en France où le licenciement est bien plus encadré qu'aux Etats-Unis par exemple. Il nécéssite par exemple d'être convoqué par une personne physique.

En revanche, les ressources humaines utilisent de plus en plus d'algorithmes pour le recrutement. Certaines startups sont d'ailleurs spécialisées dans ce créneau.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business