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Marseille: une algue japonaise menace les Calanques

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Si aucune solution est trouvée pour ralentir sa prolifération, l'algue pourrait recouvrir tout le littoral méditerranéen de Montpellier à Nice, en trois ans.

Elle tapisse désormais les fonds marins et menace les Calanques. Une algue de couleur verte provoque le désarroi des habitants et plongeurs habitués des lieux qui ne reconnaissent plus le site.

"Il n'y a plus rien qui vit dessous, soupire François Scorsonelli, président du Club Marseille Sport. Il y a 40 cm d'épaisseur dans toute la calanque qui a tué tout ce qui vivait chez nous. Je ne sais pas ce qui va se passer après, mais c'est pas bon signe parce qu'il y en a partout."

Une espèce invasive

Cette algue "rugulopteryx okamurae" vient du Japon. Identifiée pour la première fois sur les côtes il y a trois ans, elle serait arrivée "par l'intermédiaire d'huîtres ou d'oursins", détaille sur BFM Marseille Provence Didier Réault, président du Parc National des Calanques.

Depuis, elle prolifère dans les mers et également à la surface. Les algues mortes s'accumulent sur le littoral et donnent une teinte sombre aux eaux habituellement turquoise.

"Le risque, c'est que cette algue prenne la place de toutes les autres plantes et qu'elles deviennent la seule qui puisse exister, explique Didier Réault, président du Parc National des Calanques. C'est le principe des plantes invasives, qu'elles soient marines ou terrestres. C'est la raison pour laquelle le Parc National fait arracher d'autres plantes."

"Il nous faut des solutions"

Pour le président du Parc National des Calanques, il est trop tard pour arracher ces algues, "les solutions" ne "seront trouvées que par le monde scientifique". Le phénomène est étudié de près par les chercheurs de l'Institut Méditerranéen d'Océanologie (IMO), même si pour le moment rien ne semble pouvoir arrêter cette propagation.

"Actuellement, il n'y aucun oursin, aucun poisson qui la consomme, détaille Sandrine Ruitton, chercheuse à l'IMO. C'est pour ça qu'elle se développe de manière exponentielle à l'heure actuelle."

En attendant de trouver une solution, Didier Réault, président du Parc National des Calanques, rappelle qu'"il faut ramener ses déchets chez soi".

"Tout rejet en mer extérieur à la biodiversité marine est un danger pour les espèces et pour le milieu", ajoute-t-il.

L'invasion de "rugulopteryx okamurae" semble inexorable et si aucune solution n'est trouvée, elle pourrait recouvrir tout le littoral méditerranéen de Montpellier à Nice d'ici trois ans.

Julian Mancini et Solenne Bertrand