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Mondial: quatre militants présumés de l'ultradroite mis en examen à Lyon

Des dizaines de personnes ont affronté les forces de l'ordre ce mercredi soir place Bellecour, à Lyon, après la qualification des Bleus pour la finale de la Coupe du monde.

Des dizaines de personnes ont affronté les forces de l'ordre ce mercredi soir place Bellecour, à Lyon, après la qualification des Bleus pour la finale de la Coupe du monde. - BFMTV

Ils sont soupçonnés d'avoir au moins participé à des affrontements violents en marge du match France-Maroc ce mercredi.

Quatre personnes soupçonnées d'appartenir à l'ultradroite ont été mises en examen vendredi à Lyon suite aux violences qui avaient émaillé les célébrations de l'après-match de la demi-finale du Mondial France-Maroc mercredi, a annoncé le parquet.

Mercredi soir, des affrontements ont opposé supporters et un groupe de jeunes appartenant visiblement à l'extrême droite, venus en découdre place Bellecour. "Il y a eu une rixe et la police est rapidement intervenue pour repousser le groupe et le suivre", selon la préfecture. Huit personnes au total avaient été interpellées dans la soirée.

Vendredi, quatre de ces huit suspects ont été mis en examen "pour des faits de participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations et de participation à un attroupement avec arme et/ou visage dissimulé", a annoncé le parquet dans un communiqué.

Ils "sont suspectés d'appartenir à la mouvance ultradroite et d'avoir participé" à un "regroupement en vue de commettre des violences à caractère raciste". Le parquet a ouvert une information judiciaire qui "devra permettre l'identification et l'interpellation de co-auteurs ou complices susceptibles d'avoir participé à la commission de ces faits ou à leur préparation".

Slogans racistes et violences

Jeudi, de nombreux élus locaux ont dénoncé ces violences et le conseil municipal a voté un voeu, proposé à l'initiative de la gauche, demandant "la fermeture définitive" dans le Vieux-Lyon des fiefs des identitaires, un bar ("La Traboule") et une salle de boxe ("l'Agogé").

Ces locaux continuent "d'être le point de ralliement des groupuscules d'extrême droite qui ne cessent d'exercer régulièrement des violences sur notre territoire", dénoncent les élus, en soulignant que la Traboule "a été le siège de l'organisation dissoute "Génération Identitaire".

Les élus ont également rappelé que l'incident de mercredi s'ajoutait à une série d'autres depuis quelques mois: un défilé à Lyon, le 21 octobre, "avec des slogans racistes" en marge d'un rassemblement à la mémoire de Lola, une adolescente sauvagement tuée à Paris, un accrochage violent à coups "d'armes de catégorie D" (des matraques et bombes lacrymogènes), le 26 novembre, contre le service d'ordre d'une manifestation contre les violences faites aux femmes et l'agression, le 5 décembre, de militants insoumis qui distribuaient des tracts demandant "la fermeture des locaux fascistes" dans le Vieux-Lyon.

L'ultradroite s'est mobilisée dans plusieurs villes françaises après la demi-finale du Mondial, selon le ministère de l'Intérieur. A Paris, 40 personnes proches de l'ultradroite ont ainsi été interpellées pour groupement en vue de commettre des violences et port d'armes prohibées.

S.Bo avec AFP