Lyon: des assises du commerce et de l'artisanat lancées pour contrer les fast-food et les dark kitchens

Le centre-ville de Lyon en juillet 2020 (photo d'illustration). - JEFF PACHOUD / AFP
Priorité aux commerces lyonnais. La ville de Lyon a rappelé en conseil municipal ce jeudi 21 mars la tenue d'assises du commerce et de l'artisanat pour travailler autour de l'avenir des commerces lyonnais. Ces assises visent aussi à lutter contre le développement de certaines chaînes, de plus en plus présentes en presqu'île.
"Les assises du commerce et de l'artisanat nous permettront de trouver des solutions face aux trop nombreuses chaînes de fast-food et dark kitchens présentes dans notre ville", explique le maire de Lyon, Grégory Doucet, sur son compte X.
Ces assises avaient déjà été annoncées par la municipalité en décembre dernier. Les premières assises du commerce et de l'artisanat devraient avoir lieu à Lyon à l'automne.
"Un food court à ciel ouvert"
Inquiets pour leur avenir, les commerçants lyonnais, et en particulier ceux de la presqu'île, alertent sur le développement de certaines enseignes nationales - notamment les fast-food - dans le centre-ville, favorisé par la hausse du prix des loyers dans ce secteur.
"Sur la rue Émile-Zola, typiquement, pourquoi certains propriétaires revoient les loyers à la hausse? Parce qu’ils se disent: avec la piétonnisation, on va avoir plus de passage. Et on va se retrouver, comme sur la rue Victor-Hugo, ou sur la rue de la République: les seuls qui sont capables de payer, ce sont les sandwicheries, les snackings nationaux. Moi, je pense que ce n’est pas ce qu’on veut pour le centre-ville", déclarait jeudi dernier Pierre Oliver, maire (LR) du 2e arrondissement de Lyon, invité de BFM Lyon.
L'élu évoquait même une rue de la République devenue "un centre commercial à ciel ouvert", et même "un food court à ciel ouvert". Il préconise ainsi un "équilibre global" entre ce type d'établissements et les commerces locaux pour assurer l'avenir des commerces de la presqu'île.
La ville de Lyon avait également annoncé la création d'ici la fin de l'année d'une gouvernance unie en presqu'île autour de cette question.
Une bonne nouvelle pour les commerçants du secteur, qui y voient l'occasion "de mettre tout le monde autour de la table en disant qu'il faut des visions plutôt de long terme, éviter d'être court-termiste, à se dire qu'on va installer quatre chaînes de street-food au même endroit", estimait la semaine dernière Johanna Benedetti, vice-présidente de l'association de commerçants My Presqu'île, sur BFM Lyon.