Passoires thermiques: l'impact du DPE sur les prix de vente se fait sentir

Est-on à l'aube d'une dévalorisation globale des logements les plus énergivores? Après avoir constaté une explosion des mises en vente de passoires thermiques, le site SeLoger a voulu observer l'impact de cette tendance sur les prix. L'interdiction progressive des passoires thermiques à la location est clairement en train de bouleverser le marché de la transaction. Faute de pouvoir faire à temps les travaux nécessaires, de plus en plus de propriétaires préferent vendre. Ainsi, note le site SeLoger, alors qu'on voit une légère baisse des mises en ventes des biens classés A (-2%), elles s'envolent de 21% sur un an* pour les biens classés G.
Le nombre d'annonces de vente pour des passoires thermiques explose ainsi dans certaines villes: +74% à Rennes sur un an, +72% à Paris, +70% à Nantes, +66% au Havre ou encore +52% à Angers.
Face à cet afflux d'offres, les prix commencent à bouger. C'est pour les logements classés F au titre du diagnostic de performance énergétique (DPE) que l'impact sur les tarifs est le plus fort. Au niveau national, un bien classé A coûte 11% de plus qu'un F. Et localement, les différences sont parfois spectaculaires. A Brest, un logement F se vend aujourd'hui 57% moins cher qu'un A. La décote est de 55% à Nîmes, de 49% à Limoges ou encore de 41% au Havre.
Délais de vente un peu moins longs
On voit donc bien que la valeur verte pèse de plus en plus lourd pour les passoires. Mais attention elle compte aussi beaucoup plus pour les logements les plus performants. Un bien classé A coûte aujourd'hui 17% plus cher qu'en 2020.
Un élément reste inchangé dans ces bouleversements de marché: ce sont les délais de ventes, d'environ 45 jours pour les biens C, D, E, F et G. Seuls les biens A et B se distinguent à peine: 38 jours pour un logement A, moins de 30 pour un B.
*Entre la période allant de septembre 2019 à octobre 2020 et la période allant de septembre 2020 à octobre 2021