"On nous remet des bâtons dans les roues": les professionnels du bâtiment ne décolèrent pas après la suspension de MaPrimeRénov’

La pilule ne passe pas auprès des artisans et entrepreneurs du bâtiment. Dans une cacophonie totale, le gouvernement a décidé cette semaine de suspendre, jusqu'à fin septembre normalement, MaPrimeRénov.
"C'est inadmissible", s'enflamme Olivier Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment, sur BFMTV.
"La grue qui était sur Notre Dame fait 135 tonnes"
Il rappelle que " nos artisans ont 4 à 5 mois maximum de délai de chantiers devant eux. Si on arrête 2,5 mois – 3 mois, on ne sait pas quand va revenir le Go, c'est scandaleux".
Une colère qui pourrait engendrer des actions? Rien n'est à exclure. Olivier Salleron privilégie la discussion, mais comme un clin d'œil aux manifestations des agriculteurs, il rappelle que "la grue qui était sur Notre Dame fait 135 tonnes. Si elle est posée quelque part en France, elle va faire du mal".
"Je ne menace pas, je dis qu'aujourd'hui nos artisans et nos entreprises sont à bout, résume le président de la FFB. Sur la moitié de notre chiffre d'affaires, on nous remet des bâtons dans les roues".
"Des margoulins"
Olivier Salleron est lucide, il sait que les fraudes existent. Mais pour lui les fraudes portent surtout sur ce qu'on appelle la rénovation globale. "Il y a des intermédiaires pour contrôler les travaux. Ce sont eux les tricheurs". Et il poursuit: "Les artisans c'est 2-3% de triches. Mais ces gens-là, ces intermédiaires ils font travailler des auto-entrepreneurs, des margoulins, des gens qui travaillent seuls, qui arrivent je ne sais où, qui travaillent le samedi le dimanche. C'est ça la triche. Un intermédiaire qui travaille à Brest et qui fait des chantiers à Lille, à Strasbourg ou à Nice, c'est incontrôlable".
C'est pourquoi le président de la FFB n'est pas contre une suspension pour la rénovation globale, mais par sur les mono-gestes: "A côté de ça il y a les gestes simples, les mono-gestes, on change ses fenêtres, une isolation, une pompe à chaleur. Ça marche bien, ça ne coûte pas cher. Le budget consommé est à peine entamé".