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Immobilier espagnol : Pas d'amélioration avant 2016 ?

L'immobilier espagnol n'offre guère de perspectives encourageantes au court terme

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Standard & Poor’s ne prévoit pas de retour au calme de l’immobilier résidentiel ibérique avant plusieurs années, dans une étude publiée ce jeudi.

Alors que Moody’s a abaissé de 3 points la note souveraine de l’Espagne hier mercredi, S&P livre aujourd’hui des perspectives économiques guère plus optimistes pour l’immobilier dans la péninsule. La chute du marché espagnol, de 22 % depuis le premier trimestre 2008 selon l’OCDE, devrait se poursuivre. Les fondamentaux du marché (rapport prix/revenus et prix à la vente/à la location) sont tels actuellement que les économistes de l’agence de notation s’attendent à terme à un déclin des prix d’environ 25 %, « pour retrouver leur moyenne sur long terme ». Le niveau élevé d’endettement des ménages, composé à 75 % de crédits immobiliers, laisse par ailleurs envisager des années d’affaiblissement de la demande de crédit.

« La correction du marché prendra probablement encore quatre ans »

L’observation de chacune des tendances majeures affectant l’immobilier résidentiel espagnol - l’offre excédentaire de logements, l’endettement des ménages, les ratios des prix et le niveau de chômage -, indique que la correction du marché prendra probablement encore quatre ans », explique en conséquence S&P.

Les effets du boom immobilier des années 2000-2008 se font sentir, à l’origine de « déséquilibres importants, comme une construction excessive de logements, et qui devront être pleinement corrigés afin de permettre un rétablissement durable », estime Jean-Michel Six, économiste en chef chez Standard & Poor’s Europe. Ainsi, en 2006, le pays a enregistré un nombre record de mises en chantier de logements : 760 000 unités, soit plus que l’Angleterre, la France, l’Allemagne et l’Italie réunis pour la même année. En sept ans, entre 2000 et 2007, le nombre de logements construits a atteint 4,4 millions d’unités, alors que le nombre de ménages espagnols n’a crû, lui, « que » de 3,2 millions, relève l’agence de notation.

Enfin, le niveau de chômage, qui a atteint le taux record de 24 % en février, est un indicateur que S&P suivra à la loupe, pouvant être annonciateur de potentielles difficultés supplémentaires dans le logement.

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Léo Monégier