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Débat présidentiel : Mais où est le logement ?

Le logement, grand absent du débat présidentiel

Le logement, grand absent du débat présidentiel - http://www.audraygaillard.com

Le logement qui traverse actuellement une crise dans tout le territoire national, n’a pas fait l’objet d’échange lors du débat présidentiel de l’entre deux tours. Une situation qui rappelle celle de 2007, où l’absence de la question au débat avait été critiquée.

Le traditionnel débat télévisé de l’entre deux tours qui a opposé les deux candidats en lice pour la présidence, n’a à aucun moment touché à la question du logement. Pourtant annoncé par les deux animateurs en début de l’émission, le sujet n’a pu être abordé par les candidats, qui se sont plutôt attardés sur d’autres thématiques. Le secteur, qui est dans une situation critique actuellement, est aussi l’un des plus importants, générant 75 milliards d'euros et soutenant 858 000 emplois.

« Aucun candidat n’a pris la mesure de la gravité de la situation »

Et le débat d’hier est loin d’être une exception. La situation suscite l'inquiétude des professionnels depuis quelques temps. C'est le cas de René Pallincourt, président de la Fédération nationale de l'immobilier, qui dans un entretien accordé à LaVieImmo en avril dernier, avait déploré « que la question du logement, qui est pourtant l’une des préoccupations essentielles des Français, soit à ce point absente du débat électoral. Aucun des candidats ne semble avoir vraiment pris la mesure de la gravité de la situation ».

Rappelons que le président de la Fnaim n’a pas été le seul à s’inquiéter de cette absence notable du logement dans les discussions entre les candidats. La fondation Abbé Pierre avait elle aussi critiqué l’approche de tous les candidats vis-à-vis du sujet, quelques semaines avant le 22 avril. Autre exemple frappant de ce « désintérêt » : aucun des candidats en lice pour le premier tour n’avait assisté physiquement au colloque « Le logement : cause nationale », organisé par neuf acteurs-clé du secteur en avril dernier. Tous étaient signataires du rapport contre le mal logement, à l’initiative de la fondation Abbé Pierre, en février dernier. Tous, sauf Nicolas Sarkozy, représenté alors par Henry Guaino, son conseiller spécial. En effet, selon Benoist Apparu, l’UMP était d’accord sur certains points du rapport comme l’objectif fixé de production de logements abordables mais a refusé le blocage des loyers et le moratoire sur les expulsions.

Des regrets de part et d’autre

En tout cas, si le sujet n’a pas été soulevé, les deux protagonistes de cette élection semblent regretter cette omission. A la sortie du débat télévisé, le candidat de l’UMP a exprimé sur son compte Twitter, son regret de n’avoir pu aborder des questions essentielles telles que le logement, la santé ou encore la sécurité, rappelant son vœux inexaucé de vouloir trois débats. François Hollande quant à lui, a déclaré à l’Express que « sur le logement, une des questions oubliées, j'aurais précisé mes propositions. J'aurais insisté sur les terrains de l'Etat que j'entends mettre à la disposition des collectivités locales et l'encadrement des loyers ».

Cependant, pour se faire une idée sur les mesures logement prévues par les programmes des deux aspirants au poste de président de la République, LaVieImmo a interviewé deux acteurs principaux du secteur. A savoir Benoist Apparu, ministre en charge du Logement pour le camp Sarkozy, et Thierry Repentin sénateur et responsable du pôle Habitat et politique de la ville de la campagne du Parti socialiste pour le camp Hollande.

Badr Lebnioury