Olivier Klein reconnaît qu'il y a "un risque de bombe sociale" sur le logement
"Il y a un risque de bombe sociale. Ma mission est d'empêcher que cette bombe n'explose". Si Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement, reconnait sur France Info que la situation sur le marché immobilier est particulièrement tendue, il tente de faire le service après-vente d'annonces décevantes.
Le gouvernement a dévoilé dimanche soir une série de dispositions techniques, sans mesure choc, pour tenter d'enrayer la crise du logement. Ce plan tiré des discussions du Conseil national de la refondation (CNR), série de consultations thématiques voulue par Emmanuel Macron, devait être annoncé lundi après-midi par la Première ministre Elisabeth Borne. Matignon en a dévoilé l'essentiel dès dimanche soir.
Sur le logement, l'attente était énorme et unanime. Le nombre de ménages en attente d'un logement social (2,42 millions) n'a jamais été aussi élevé et celui des personnes sans domicile a grimpé à 330.000. Professionnels de l'immobilier, associations, bailleurs sociaux: le monde du logement dans son ensemble manifestait la même impatience de voir l'exécutif agir.
"Il faut que les gens puissent se loger"
"Quel que soit le niveau de revenu et le compte en banque, il faut que les gens puissent se loger", déclare sur FranceInfo Olivier Klein.
Pourtant, le gouvernement a retenu une série de dispositions techniques censées répondre à tous les volets de la crise, mais sans mesure choc comme l'encadrement des prix du foncier, l'une des propositions fortes issues du CNR.
Pour aider les ménages à acquérir leur logement dans un contexte de remontée des taux, le PTZ, qui devait s'arrêter fin 2023, sera prolongé jusqu'en 2027. Mais le dispositif sera recentré sur les "logements neufs en collectif" dans les zones tendues, et dans tous les logements anciens (collectifs et individuels) en zone détendue sous condition de rénovation. Afin de favoriser l'accès à la location, le gouvernement a choisi d'arrêter le dispositif Pinel fin 2024, jugé inefficace, pour mettre l'accent sur le logement locatif intermédiaire (LLI), à savoir un logement qui, sans être social, permet des loyers modérés. Un dispositif qui concerne les institutionnels et non les investisseurs locatifs particuliers. "Il faut faire des choix", s'explique Olivier Klein.
Maintien de la mensualisation du taux d'usure
Autre mesure: la mensualisation de la révision du taux d'usure sera prolongée jusqu'à fin 2023 afin d'éviter que ce taux ne devienne un blocage.
"On travaille avec les banques pour que les Français puissent accéder aux crédits", précise le ministre du Logement.
Le développement du bail réel solidaire, qui permet d'acquérir un logement moins cher sans être propriétaire du foncier, sera par ailleurs "soutenu", a assuré Matignon, en révisant à la hausse les plafonds de ressources. "C'est un formidable outil que l'on souhaite développer. Il va y avoir plus de bénéficiaires", s'enthousiasme Olivier Klein.
Le ministre rappelle également qu'une loi, en cours d'examen au Sénat, va permettre de plafonner l'augmentation des loyers à 3,5% jusqu'en mars 2024. "Sans cette loi, la hausse serait d'au moins 6%".