Nos crédits immobiliers en baisse grâce à Donald Trump?

L'immobilier, seul vainqueur des menaces sur l'économie mondiale? En ce mois de mai les taux d'intérêt de nos crédits immobilier repartent en tout cas à la baisse. Et les incertitudes économique liées notamment à la guerre commerciale lancée par Donald Trump l'expliquent en partie.

En avril, on a eu un peu peur. Après plus d'un an de baisses continues, la moitié des banques avaient décidé d'augmenter leurs tarifs. Très légèrement, certes, mais quand même. Mais voilà qu'en mai les banques sont reparties à la baisse. Les taux moyens affichés sont de 3% sur 15 ans, 3,15% sur 20 ans et 3,30% sur 25 ans.

Crédit immobilier à moins de 3% : de nouveau envie d'être propriétaire ? - 04/03

21:08

Sous la barre des 3%

Et attention, ce n'est que de l'affichage car en réalité la plupart des emprunteurs décrochent des taux encore plus attractifs. Chez le courtier Pretto, la moyenne sur 20 ans est passée sous les 3%, on est à 2,99%. Et évidemment on descend encore plus bas pour les meilleurs profils d'emprunteurs. Chez Vousfinancer, on vient par exemple de décrocher du 2,60% sur 20 ans pour un couple gagnant 80.000 euros par an à 2.

Ceux qui bénéficient des meilleures conditions sont les jeunes, en CDI et écolo. Ces derniers peuvent cumuler plein de lignes de crédits bonifiés au point qu'au final leur taux moyen s'approche des 1%, tels que le prêt à taux zéro pour les primo accédants, les prêts bonifiés pour les moins de 35 ans, le prêt Action Logement (30.000 euros à 1%), les prêts bonifiés pour l'achat d'un logement performant (DPE A, B ou C) et un différé de remboursement de 3 mois pour le temps de l'installation.

Baisse de l'OAT 10 ans

Et tout cela grâce à Donald Trump? Ses menaces sur la croissance sont paradoxalement une bonne nouvelle pour nos crédits immobiliers car elles influencent les deux repères des banques commerciales. D'abord la Banque Centrale Européenne est de nouveau à la manœuvre pour baisser ses taux. L'enjeux est de soutenir la croissance en Europe en baissant le coût de l'argent et quand la BCE baisse ses taux, les banques commerciales font à peu de chose près la même chose sur le crédit immobilier.

L'autre curseur se trouve dans les intérêts de l'Etat français quand il emprunte sur les marchés, la fameuse OAT 10 ans. Alors qu'on flirtait avec les 3,6% en mars, on est retombé autour de 3,2% aujourd'hui. Et là aussi on peut dire merci à Donald Trump car le président américain inquiète tellement ceux qui prêtent d'habitude aux Etats-Unis, que ces investisseurs se rabattent sur d'autres pays comme la France et cela fait baisser les intérêts de notre dette. Et donc derrière potentiellement ceux de nos crédits immobiliers.

Mais attention cela pourrait ne pas durer. Car le sujet déficit public menace à tout moment de créer de nouvelles tensions sur nos taux souverains

Marie Coeurderoy