Crédit immobilier: le ministre du Logement s'interroge sur la méthode de calcul du taux d'usure

Voilà des mois que les professionnels de l'immobilier grognent contre le taux d'usure. Le taux d'usure est le taux maximal légal auquel un établissement peut accorder un crédit. Il prend à la fois en compte le taux du prêt mais aussi l'assurance et les frais de dossier. Il est calculé une fois par trimestre par la Banque de France à partir de la moyenne des taux effectifs appliqués au cours des trois mois précédents, qui sont augmentés d'un tiers.
Depuis le 1er octobre, ce taux est à 3,03% pour les crédits immobiliers de moins de 20 ans et à 3,05% pour les durées plus longues. Mais l'envolée des taux immobiliers se poursuit. Il devient de plus en plus compliqué d'obtenir un taux inférieur à 2% sur 20 ans ou plus. Ainsi, début octobre les taux moyens accordés étaient de 1,7% sur 15 ans, 1,9% sur 20 ans et 2,10% sur 25 ans, selon le courtier Vousfinancer. En rajoutant l'assurance et les frais de dossier, beaucoup de dossiers ne passent plus. Une situation qui dure depuis plusieurs mois.
"Etre plus en phase avec le quotidien et la réalité"
Et immanquablement, l'Observatoire Crédit Logement CSA constate que le nombre de prêts accordés sur les mois d'août et de septembre 2022 recule de 34,7% par rapport à ces 2 mêmes mois de l'année dernière. En incluant juillet, le nombre de prêts bancaires accordés est en repli de 27,7% au troisième trimestre 2022 par rapport au troisième trimestre 2021 (et le montant de la production est en repli de 26,8% sur un an). "Le recul a été particulièrement prononcé en août et en septembre, plus prononcé même que durant le premier confinement", souligne l'observatoire Crédit Logement CSA.
Sur BFM Business, Olivier Klein laisse enfin entrevoir une lueur d'espoir. Certes, il débute par "il faut être attentif, il ne faut pas renvoyer certaines familles au surendettement", mais il précise surtout: "Je vais rencontrer le gouverneur de la Banque de France. Il faut voir si le mode de calcul du taux d'usure tous les trimestres n'est pas trop long, voir si on peut être plus en phase avec le quotidien et la réalité". Et il ajoute : "On va regarder avec le gouverneur si le taux d'usure est le frein ou s'il y a d'autres freins notamment le taux d'effort". Une révision du mode de calcul est exactement ce que demandent les professionnels de l'immobilier. Un taux qui évoluerait pour souvent, tous les mois par exemple, collerait mieux à la réalité du marché.