Le bâtiment toujours fortement touché par l'explosion des prix des matières premières

Les prix des matières premières ont explosé au cours des derniers mois. Entre décembre 2020 et juin 2021, le prix du PVC a ainsi augmenté de près de 46,4%, celui de l'acier de 45,7%, tandis que le cuivre s'est renchéri de 25,9% sur la période et l'aluminium de 15,1%.
La flambée de l’acier en particulier est impressionnante depuis le début de la crise sanitaire. La tonne se vendait ainsi autour de 450 dollars l’été 2020 et se vend aujourd’hui près de 2000 dollars. Même chose pour le bois, qui a flambé en début d’année. Certes, depuis, son cours a bien diminué. Mais il reste à des niveaux élevés: autour de 600 dollars les 1000 pieds-planche.
Le principal secteur affecté est celui du bâtiment. 15% des entrepreneurs ont même dû arrêter ou retarder leurs chantiers faute d’approvisionnement, selon la Fédération française du bâtiment (FFB). Le secteur de l’automobile est lui aussi touché par la hausse du prix de l’acier mais surtout par la pénurie de semi-conducteurs, élément indispensable pour fabriquer une voiture. Le nombre de véhicules qui ne pourront pas être produits cette année se compte en millions : près de 5 millions, selon les estimations de la société AlixPartners.
Des crédits d'impôt pour amortir le surcoût
Pour l’automobile, le retour à la normale ne sera pas pour tout de suite. Pas avant fin 2022 selon Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis. Du côté du bâtiment, certains négociants l’assurent: le pic de la crise est passé. Mais la FFB reste prudente et demande la mise en place de deux crédits d'impôts afin de contrebalancer la hausse des prix des matériaux et d'amortir les pertes subies en 2021.
Enfin selon François Asselin, président de la CPME, "les prix vont atterrir d'ici à six mois", tout en précisant que l’on reviendra à des niveaux plus élevés que ceux d’avant-crise avec une forte demande.