Thierry Breton va-t-il entrer au gouvernement?

C’est la question que tout le monde se posait lundi après l’annonce du débarquement in extremis du commissaire français. Une décision qui a été prise dimanche soir tard, dans le bureau du Président.
Une rapidité qui fait dire à certains que Thierry Breton, qui a taclé Ursula von der Leyen dans sa lettre de démission publié lundi, mais a épargné Emmanuel Macron qui l'a pourtant lâché en rase campagne, aurait pu négocier une porte de sortie gouvernementale.
Un scénario toutefois démenti par certains. "Breton à Bercy, c’est n’importe quoi", s’insurgeait-on hier à Bruxelles. On sera fixé en fin de semaine, date à laquelle Michel Barnier aura bouclé son casting.
Et aussi
• L’homme à suivre à Bruxelles
Bertrand L’Huillier, actuel directeur adjoint de cabinet du ministre sortant des Affaires étrangères, notamment en charge de l’Europe, pourrait prendre la direction du cabinet du futur vice-président exécutif de la Commission en charge de la compétitivité et de la prospérité, Stéphane Séjourné.
Il était déjà son directeur de cabinet au Parlement européen. En coulisse, il a beaucoup œuvré avec le ministre sortant des Affaires étrangères à l’élection d’Ursula von der Leyen. “Sans Macron et sans Séjourné, elle ne passait pas”, indique une source au cœur des négociations. L’heure de la récompense a peut-être sonné.
• Le vieux différend familial entre Michel Barnier et Stéphane Séjourné
Pas sûr que Michel Barnier a beaucoup apprécié la nomination de Stéphane Séjourné à Bruxelles. Outre le fait que le nouveau Premier ministre a été mis devant le fait accompli - "ce qui dit beaucoup de la vraie relation entre Barnier et Macron", persifle un observateur averti - l’ancien collaborateur du Président et le nouveau Premier ministre ont un petit différend depuis 2019.
Il y a cinq ans, Stéphane Séjourné, tête de liste Renew aux élections européennes, a refusé d’inscrire le fils de Michel Barnier, Nicolas Barnier, en troisième position éligible sur la liste Renaissance.
Nicolas Barnier, 33 ans à l’époque, avait finalement atterri sur la liste belge du président du Conseil, Charles Michel, « Mouvement réformateur » ; en troisième position. Manque de chance, la liste n’avait récolté que... pas de bol, deux sièges au Parlement européen.